Algérie

DjazaïrDocs Cinq courts métrages sont nés



DjazaïrDocs Cinq courts métrages sont nés
Publié le 02.01.2024 dans le Quotidien l’Expression

Ils sont cinq réalisateurs algériens qui voient aujourd’hui aboutir leur nouvelle production cinématographique grâce à une dynamique algéro-française née suite à une résidence qui a vu intervenir différents professionnels du 7 eme art en provenance de différents pays.
En somme, «Un projet collectif de production documentaire de création en Algérie porté par la société Nouvelle Vague Algérienne - NVA (Algérie) et l’association Krysalide Diffusion (France).
Une action volontariste et collective de production audiovisuelle pour participer au renforcement, au développement et à la valorisation d’une création documentaire innovante en Algérie.» peut –on lire dans le texte de présentation. Ce programme s’est appuyé, en effet, sur la participation de professionnels du cinéma et de l’audiovisuel algériens, sénégalais et français expérimentés dans le champ du documentaire pour accompagner tous les stades de cette production collective.
«De l’écriture au montage des films, la collection Djazaïr Docs est une proposition alternative et complémentaire de soutien à la création documentaire existante en Algérie.
DjazaïrDocs s’inscrit sur la durée afin d’accompagner la création d’une série de courts métrages documentaires d’autrices et d’auteurs émergents en Algérie.
«La première collection réunit cinq films produits en 2022-2023 et ce, avec le soutien de l’Onda (Office National des Droits d’Auteur et Droits Voisins en Algérie), Pictanovo, la Ville de Lille, l’Institut français, le Studio Fresnoy et Polaris. Cinq films nés d’une sensibilité, d’une vision et d’un regard novateur. On citera notamment, Clef du sol (23 mn) de Allia Louiza Belamri.

Accompagner la jeune création algérienne
Ce film met en scène Wassim (campé par le jeune artiste algérien Jbaliqs). Il s’agit d’un jeune artiste algérien, étudiant et passionné de sociologie linguistique, au look tout droit sorti d’une photo du vieil Alger. «Nourrissant un amour fou pour sa ville natale et son pays d’un côté et une envie de plus en plus grandissante d’exil de l’autre. Tiraillé entre son amour des traditions et du patrimoine et sa quête de l’inconnu et de renouveau...
Wassim représente à lui seul la tourmente d’une grande partie d’Algériens.» affirme le synopsis de ce film. Amani de de Khaled Khemis ( 19 mn) dresse le portrait d’Amani, une brillante étudiante albinos et malvoyante. Cette dernière est allée au-delà de son handicap pour devenir une femme d’exception. Khamsinette d’ Assia Khemici (26 mn) est pour sa part, un voyage retour à Timimoun au Sud saharien algérien.
«J’ai rencontré cette ville dans une expérience de documentaire sonore. Je reviens pour mettre des images sur ces sons. Je rentre à Timimoune par la grande rue principale el Mendjour qui m’appelle encore, où j’entends les voix de l’Hadja Meryama et ses voisines qui après les travaux du jardin potager m’accueillent dans leur cercle. C’est une première rencontre avec la culture zénète et une langue qui disparaît faute de transmission.» Fait remarquer la réalisatrice.

Des ponts jetés entre les deux rives
Baraka de Rima Kerkebane (25 mn) est pour sa part, «un témoignage de foi, de sororité et de partage entre deux familles qui à travers des gestes, des mots, des objets et des rituels du quotidien, nous livre un bout d’histoire de ce qu’est la vie d’une nomade sub-saharienne en transit à Alger.» nous indique-t-on. «Tisser des tresses en tissant des liens, comme pour élever des ponts entre des cultures, des situations et pour faire un pied de nez aux frontières invisibles qui nous mènent la vie dure, insupportable mais joyeusement vivable par moment.» peut- on lire au niveau du descriptif de ce film. «Ce que l’art ne dit pas» de Mourad Hamla (19 mn), donne à voir et à découvrir la trajectoire de Remdane, Ramzy et Amina, trois artistes, différents dans la discipline et dans leur démarche. Ils parcourent tout de même des cheminements psychologiques semblables lors de leur activité artistique.
«À travers leur parcours, nous allons découvrir ce qui se passe chez l’artiste au niveau psychologique pendant la réalisation de son œuvre jusqu’arriver à sa forme finale où l’artiste devra faire face à une audience quasi absente en Algérie. «Ce que l’art ne dit pas», est un besoin personnel de faire un film qui dénonce l’hypocrisie du public, et met en lumière la fragilité de l’acte de créer, et la vulnérabilité de l’artiste.» soutient le réalisateur.
En somme, cinq petits films documentaires, cinq petites pépites cinématographiques pleines de tendresse et d’humanisme. Jeter des ponts vers l’Autre est sans doute le dénominateur commun de tous ces films. Il est bon de rappeler, par ailleurs, que La Nouvelle Vague algérienne n’est autre que celle du réalisateur et producteur algérien Aissa ben Saïd, qui, en plus de ses multiples projets personnels entreprend, aujourd’hui, à venir en aide aux jeunes réalisateurs algériens, faisant de lui un acteur des plus engagés dans le milieu du 7eme art en Algérie.
Malgré sa discrétion, il n’en demeure pas moins très actif et attentif au milieu de la production cinématographique de son pays.
O. HIND



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