Djamila, un pilier de la chanson kabyle, s'en va

La chanteuse Djamila, de son vrai nom Djohra Bachene, s'en est allée dans la nuit de mardi à mercredi des suites d'une longue maladie qui l'aura ravie à l'âge de 89 ans, a rapporté, dans son édition d'hier, l'APS. Tour à tour comédienne et animatrice à la radio, elle se fera cependant un nom dans la musique en devenant au fil des décennies un véritable pilier de la chanson kabyle.Au début des années 50, la carrière artistique de la jeune Djamila, surnom donné par l'ancien directeur de la radio Berthezene, s'envole. En 1949, elle fait son entrée dans le monde de la musique avec L'la Yamina, L'la Zina, Medjdoul Ahmed au mandol, Ahmed Bennakoun, Hadj Zerrouk et d'autres, sous la direction de Cheikh Noureddine.
S'ensuit une carrière solo. En 1953, avec la publication de ses premiers textes, "elle connaîtra le succès avec, entre autres chansons, Abahri, Aya assas el-djamaâ et Arnouyas amane a khali, avant de rejoindre la chorale féminine "Urar nel khalath" à la Chaîne II, avec Chrifa notamment". La défunte artiste s'intéressera aussi au théâtre aux côtés d'entre autres Mohamed et Saïd Hilmi, M'hamed Benguettaf, Larbi Zekkal ou encore Azzedine Medjoubi.
Ce sera ensuite l'entrée par la grande porte dans le monde du 7e art, avec un rôle dans plusieurs productions cinématographiques de grands réalisateurs algériens. Le Vent des Aurès, de Mohamed Lakhdar Hamina, Leïla et les Autres, de Sid Ali Mazif sorti en 1977, ou encore Les Hors-la loi, de Tewfik Farès finiront par la consacrer comme artiste polyvalente au talent indéniable. À noter que Djamila a été enterrée hier après-midi au cimetière de Dély-Ibrahim, rapporte la même source.

Yasmine Azzouz/APS