Les jeunes candidats à une formation professionnelle n'auront désormais pas à remplir la condition relative au niveau scolaire minimal, a indiqué, hier à Oran, le ministre de la Solidarité nationale, M. Djamel Ould-Abbès, à l'occasion d'une rencontre qu'il a eue avec des anciens harraga de la wilaya, au siège du Centre de recherche en anthropologie sociale et culturelle (CRASC). La rencontre qui s'est déroulée en présence d'un groupe de chercheurs du CRASC, ayant déjà à leur actif plusieurs travaux sur ce phénomène de l'émigration clandestine en Algérie, a été une occasion pour le ministre d'échanger les points de vue, sur la réalité des problèmes auxquels les jeunes harraga doivent souvent faire face, notamment en matière de chômage et d'accès aux crédits dans le cadre des différentes formules d'emplois de jeunes. A ce propos, M. Ould Abbès a annoncé à l'assistance, que les directions de wilaya de la formation professionnelle seront, prochainement, instruites par leur ministère de tutelle pour abroger la condition relative au niveau scolaire minimal (9e AF) afin, a-t-il dit, de faire profiter le maximum de jeunes, sans emploi, aux différentes formations diplomantes qu'offrent ces centres spécialisés. Le ministre de la Solidarité affirmera, par ailleurs, qu'avec un métier et un diplôme en poche, les jeunes harraga qui ont un projet en tête pourront bénéficier d'un financement sous forme de micro-crédits qui peut atteindre les 40 millions de centimes auprès de l'ANGEM. Même le problème des locaux commerciaux peut être réglé dans le cadre du projet national des 100 locaux par commune. Selon le wali d'Oran, la wilaya dispose de 2.600 locaux répartis sur ses 26 communes. Le ministre de la Solidarité nationale donnera rendez-vous aux jeunes harraga pour le 15 mai prochain afin de se rencontrer à nouveau et faire le point sur la situation. Sollicitée pour apporter sa vision de chercheur en sciences sociales, par rapport au débat qui a été animé par les candidats à l'émigration clandestine, lors de cette rencontre, la directrice du CRASC, Mme Remaoune, relèvera avec beaucoup d'intérêt, trois principaux éléments. Tout d'abord, a-t-elle dit, les harraga revendiquent, haut et fort, leur «algérianité» en affichant clairement leur attachement et leur amour envers leur pays, une manière pour eux de dire, a-t-elle expliqué, que nous ne sommes pas des extraterrestres et ce pays est aussi le nôtre». Secundo, il est clair que les jeunes harraga ont résolument choisi, en dépit de leur précarité, de ne pas faire usage de méthodes ou de procédés illégaux (vol et brigandage) pour gagner leur vie, ce qui démontre en fait, qu'il s'agit de la «bonne graine». A travers les différentes interventions, il ressort aussi, selon Mme Remaoune que les harraga, dans leurs entreprises périlleuses, sont souvent motivés par la volonté d'aider leurs familles ou de s'aider soi-même pour ne pas demeurer éternellement à la charge de la famille, ce qui traduit l'existence de liens familiaux très forts, «ce qui est franchement fabuleux». En interprétant ce qui a été dit, l'acte de la harga est un appel au secours contrairement à ce que beaucoup croient en présentant cette catégorie de jeunes comme étant sans le moindre lien avec la société, a-t-elle conclu.
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Posté Le : 07/04/2008
Posté par : sofiane
Ecrit par : H Barti
Source : www.lequotidien-oran.com