Algérie

Djamel Mati rencontre son public



Après avoir reçu le 24 février dernier, au café littéraire et philosophique de Tizi Ouzou, l'écrivain Lynda Koudache qui a présenté son roman Tamacahut taneggarut (prix Assia Djebar en 2016), ainsi que Ramdane Abdenbi, qui a parlé de la littérature à travers son dernier ouvrage traitant de l'identification de textes dans le roman de l'écrivain Abdellah Hammane, tawa?it n tayri, ce rendez-vous littéraire a accueilli avant-hier dans l'après-midi l'écrivain Djamel Mati qui a présenté son dernier roman-lauréat du Grand Prix Assia Djebar 2016, Yoko et les gens du Barzakh. Un livre qui évoque l'histoire de trois familles que "tout sépare, trois destinées qui se croisent pour partager une même tragédie sans fin, provoquée par autant d'amour tendre, possessif, contrarié et fou sous le regard rétrospectif de Yoko". À travers les yeux très expressifs de la chatte Yoko, l'auteur parvient à capter des moments de douleur dicté par la perte d'un être cher au cours d'une traversée tragique, en harraga. C'est aussi un clin d'?il sur ce phénomène qui endeuille tant de familles. Une tragique réalité que ces familles devraient accepter dans la douleur, engendrant un sentiment d'enfermement et de culpabilité encore plus émouvante, vécu à huis clos. Un moment que l'auteur décrit en ces termes : "Lorsque nous subissons un grand malheur et que nous ne pouvons le surmonter, souvent, nous culpabilisons et nous nous enfermons dans une sorte de solitude absolue avec le refus d'exister, si ce n'est avec nos remords. Nous sommes alors dans un monde d'épreuves où le temps s'écoule différemment." Et d'ajouter : "Un entre-deux-mondes qui se trouve à la frontière de notre passé et de l'incertitude qui nous attend. Un isthme dans lequel nous n'avons aucune emprise, uniquement l'attente de quelque chose que nous ne connaissons pas. Un endroit où nos actes nous jugent. Nous nous trouvons, alors, dans une sorte de Barzakh étrange." Djamel Mati propose encore une approche existentialiste de nos faits et actes où chacun de nous devrait un jour faire le bilan de son existence, dans ce "Barzakh des vivants" d'où cette réflexion, "tout être et chaque objet a un rôle dans la vie", dira l'auteur.Par ailleurs, il est à souligner que cette rencontre, qui a regroupé des passionnés du livre, a été marquée par des trêves musicales de l'artiste Hocine Kheloufi qui a présenté des extraits de son prochain album dont une chanson intitulée "La longue marche" où l'auteur rendra un vibrant hommage "aux pionniers du combat identitaire", a-t-il souligné.
K. Tighilt


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