Algérie

- Djabelkhir : la pensée intrépide - Ayez des avis, mais en silence - Une enquête - Alcool : la prohibition par le fait accompli '



Le parquet général d'Alger a ordonné une enquête sur les faits de torture formulés par Walid Nekkiche et ses avocats. Dans l'absolu, on aurait pu dire que c'est la moindre des choses. Mais sur la question, en Algérie, on n'a pas le droit de raisonner «dans l'absolu». C'est donc une première et c'est une bonne chose. Reste le scepticisme des Algériens ordinaires qui a accueilli cette nouvelle : c'est aussi la... moindre des choses. Parce que la torture n'est pas nouvelle, les promesses de vérité, non plus. C'est la pression populaire qui a fait que cette enquête soit ordonnée, c'est la persévérance qui va la faire aboutir. Le reste est secondaire.La semaine a été plus ou moins pénible. Saïd Djabelkhir est un islamologue éclairé. Mais c'est surtout un penseur libre et courageux. Au point où en est l'inquisition dans notre pays, ce n'est plus de courage qu'il s'agit, ça va même au-delà de la témérité. On connaît plus ou moins le profil des ennemis intimes de tous ceux que la libre pensée indispose mais celui de Saïd Djabelkhir est leur pire cauchemar. Que ces inquisiteurs soient enrôlés dans la soldatesque de Dieu ou dans les institutions de l'Etat, les deux ont ceci en partage : en matière religieuse, ils ne supportent pas la concurrence. Ceux qui les combattent avec d'autres arguments, ils y sont habitués, pas ceux qui leur portent la contradiction sur leur propre terrain. Alors, ils font preuve d'une rare violence à chaque fois que l'un d'eux ose une autre idée de l'Islam et une autre idée de la vie, dans le prolongement de sa pensée. En l'occurrence, on a à la fois découvert Djabelkhir, des Algériens capables de le soutenir publiquement au-delà des oasis traditionnelles et surtout un procureur susceptible de publier un communiqué pour dire qu'il n'y a pas de plainte contre lui. Par les temps qui courent, ce n'est pas rien.
La semaine a été pénible. Dans une vidéo qui fait le tour des réseaux sociaux, le ministre des Affaires religieuses somme les Algériens d'obéir à «ouli elam'r», c'est-à-dire au pouvoir politique. Toutes les structures et démembrements à caractère religieux étant des dérivés du «pouvoir», le ministre du culte ordonne aux Algériens, forcément incultes en la matière, selon lui, de s'y soumettre. Il concède tout de même à ses compatriotes le droit d'avoir un avis à condition qu'ils le... gardent pour eux, au lieu de l'étaler publiquement ! Misère politique, misère intellectuelle ou misère tout court '
La semaine a été pénible. Les vendeurs et producteurs de boissons alcoolisées sont revenus au-devant de la scène pour défendre leur cause. Il y en a même parmi eux qui sont passés à l'action de révolte en tentant d'ouvrir leurs établissements en dépit de l'interdiction, toujours de rigueur. On a beau dire, il devient clair maintenant que l'argument sanitaire ne tient plus la route en la matière : tous les autres commerces sont ouverts et ils sont loin d'être moins dangereux et plus respectueux des mesures barrières. C'est tellement flagrant que tout le monde le soutient depuis quelque temps : l'épidémie est en train de servir de prétexte à une fermeture... politique. Même pas besoin des milliers d'emplois qui vont disparaître, des milliards de fiscalité qui vont manquer et du marché informel qui prospère avec tout ce que cela implique. C'est de notoriété publique.
S. L.
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