Inspiré par la révolution égyptienne et fasciné par la victoire des islamistes, Abdallah Djaballah, le président du Front pour la justice et le développement (FJD), réclame une révolution algérienne pacifique en appelant le peuple algérien à réagir pour opérer un changement et sortir «du pessimisme».
Abdallah Djaballah a qualifié la situation politique, économique et sociale de l'Algérie de «catastrophique» hier, lors de la tenue de la deuxième session du conseil consultatif de son parti, à Alger, d'où la nécessité selon lui de se révolter pacifiquement.
Djaballah a sévèrement critiqué la célébration du cinquantenaire de l'indépendance qui a été marquée, selon lui, par des manifestations folkloriques coûteuses. « Ils ont injecté des dizaines de millions de dinars sur des festivités qui n'ont pas de sens, ils auront pu économiser cet argent et créer des petits postes d'emploi pour les jeunes ». Djaballah est revenu sur le bilan de 50 années d'indépendance en brossant pour l'occasion un tableau noir. « Rien n'a été concrétisé jusqu'aujourd'hui. On a eu notre indépendance, mais on n'a pas eu notre liberté, on n'a pas eu de président élu démocratiquement. Il n'y a eu ni démocratie, ni un Etat de droit, ni justice sociale, ni une justice libre, ni multipartisme réel », dit-il. Le chef du FJD ajoute: « On a été à côté de le plaque par rapport aux espérances et aux principes de la révolution du 1er novembre. On n'a eu ni un Etat démocratique, ni un Etat républicain ».
Pour Djaballah, le pire est à venir. Il a mis en garde les pouvoirs publics et le peuple algérien sur les risques qui guettent l'Algérie, si le prix du pétrole descend ou balance entre 65 à 70 dollars. « La crise économique et sociale sera donc inévitable », a-t-il insisté. Et d'ajouter: « Si on arrivera à ce stade, les pouvoirs publics vont sûrement revoir à la baisse les salaires qui sont déjà dérisoires, si on les compare aux salaires de l'ensemble des Maghrébins, notamment ceux de la Mauritanie ». Le conférencier s'est dit étonné de l'attitude et de l'indifférence marquée par les pouvoirs publics et de la classe politique. « L'Algérie s'enfonce dans le gouffre et personne ne s'en soucie, notamment les parties politiques qui ont emporté les législatives ». Enfin, Djaballah n'a pas soufflé un mot sur l'organisation de son parti pour les prochaines élections municipales.
Posté Le : 08/07/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : M Aziza
Source : www.lequotidien-oran.com