Algérie

Djaâboub reconnaît les tares du crédit documentaire



La mesure portant application du crédit documentaire comme seul moyen de paiement des importations a posé de sérieux problèmes aux producteurs nationaux, reconnaît El Hachemi Djaâboub, ministre du Commerce. S'exprimant hier, en marge de l'inauguration de la 20e édition de la Foire de la production nationale, à Alger, le ministre a fait savoir que l'application du crédit documentaire n'a pas été sans mettre dans l'expectative les industriels et les producteurs algériens. « J'ai rencontré aujourd'hui des exposants qui m'ont parlé des inconvénients de cette mesure. Les préoccupations viennent essentiellement de la part des industriels. Ils disent avoir eu des problèmes liés à l'approvisionnement en matière première. Maintenant, nous devrons prendre une halte et voir de plus près ces préoccupations. Le gouvernement reste ouvert et attentif », reconnaît-t-il. Les conséquences de l'application de ladite mesure ont été également soulevées par le patronat, qui a pris part à la récente réunion de la tripartite ayant regroupé le gouvernement, l'UGTA et les organisations patronales, ajoute-t-il. M. Djaâboub a déclaré par ailleurs que la priorité « qui s'impose aujourd'hui est celle de faire le tri entre l'importation de la matière première pour la revente en l'état, l'importation des équipements pour les usines ou même l'importation de la matière première pour la production nationale ». Aussitôt décrété, le crédit documentaire est tombé tel un coup de massue sur la tête des producteurs nationaux.Certains responsables d'entreprises nationales n'ont pas manqué de décrier cette mesure. « Au lendemain de son institution, notre approvisionnement est devenu aléatoire. A ce rythme, nous ne tarderons pas à fermer nos portes, à moins que les pouvoirs publics décident de revoir les choses », s'est plaint un représentant d'une entreprise privée spécialisée dans la fabrication des produits de peinture. Et un autre de souligner : « Cette mesure est contraignante dans le sens où nous sommes obligés de mobiliser des fonds importants. En plus, c'est le fournisseur qui est bénéficiaire car il a l'assurance d'encaisser son argent alors que nous devons attendre plusieurs semaines, voire des mois pour disposer de notre marchandise. » Depuis juillet dernier, date d'entrée en vigueur de ladite mesure, les entreprises nationales sont de plus en plus nombreuses à tirer la sonnette d'alarme. Dans un premier temps, le gouvernement a décidé d'alléger les modalités de paiement sans pour autant restaurer les anciens modes de paiement. Hier, le ministre du Commerce a tenté d'apaiser les esprits et s'est gardé de se montrer « alarmiste en disant que c'est la fin du monde. Il y a plusieurs pays qui travaillent à base du crédit documentaire. Il faut qu'il y ait une confiance mutuelle entre le fournisseur et le producteur algérien », assure-t-il sans trop convaincre.


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