Algérie

Dix suicides d'enfants par an dus au stress



Dix suicides d'enfants par an dus au stress
Dix cas de suicide parmi les enfants scolarisés sont à déplorer annuellement, révèle la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme (LADDH) qui se réfère aux statistiques relevées ces trois dernières années.Le responsable des dossiers spéciaux de cette ONG, Kadour Houari, ajoute que ces chiffres, qui font froid dans le dos, sont recueillis auprès de la communauté scolaire, des services de sécurité et ONG s'occupant de l'enfance. «Le suicide est un acte qui se présente comme unique choix devant un enfant traversant une période de stress, sans soutien, à l'annonce des résultats scolaires. Ces enfants préfèrent mourir que d'affronter la colère de leurs parents suite à de mauvais bulletins.Certains de ces cas sont déplorés avant même la délivrance des résultats scolaires», soutiennent les auteurs de cette étude. Selon les spécialistes consultés pour les besoins de l'enquête de la LADDH, les élèves des paliers secondaire et moyen sont soumis à plus de pression à l'approche des examens du BEM et du baccalauréat. La Ligue relève en effet l'absence de prise en charge du stress chez les élèves. L'ONG ne manque pas de faire le lien avec la montée des actes de violence dans les établissements scolaires.La LADDH plaide pour une révision de l'approche et de la réaction de la tutelle concernant la gestion de cette violence. «Les actes de vandalisme enregistrés dernièrement dans plusieurs établissements du secondaire (à Baraki et Blida) n'est que le résultat du stress, mêlé à l'inquiétude chez les élèves et leur sentiment d'être incompris et abandonnés dans leur milieu familial mais aussi scolaire. Ces signes devraient inciter le ministère de l'Education nationale à déployer des efforts pour une prise en charge d'abord psychologique. La LADDH regrette que le ministère de l'Education nationale se contente de prendre des mesures répressives contre les auteurs de ces violences», peut-on lire dans le document rendu public par la Ligue.Cette ONG met l'accent aussi sur le conflit ministère/syndicat qui serait une source supplémentaire de stress pour les enfants. «Les élève s, notamment ceux des classes d'examen n'ont pas été pris en charge psychologiquement. Ils ont été la partie qui a encaissé la pression résultant de ce conflit. Les enfants se considèrent comme les seuls perdants en cas de défaillance de l'une des deux parties en conflit. Ce volet a été carrément occulté dans la gestion du conflit social», estime cette organisation.Un appel est ainsi lancé pour l'introduction de mesures de prise en charge du stress scolaire qui explique, selon la LADDH, beaucoup de comportements violents chez les enfants, peut porter atteinte à leur sécurité et motive dans les cas les plus extrêmes le passage au suicide. Sur un autre plan, l'ONG interpelle la communauté scolaire et sanitaire et les organismes de protection de l'enfance pour une étude approfondie de ce phénomène qui menace le bien-être et la sécurité des enfants. Elle émet également des craintes quant aux proportions prises par le recours au châtiment corporel pratiqué par les parents.La LADDH publie des chiffres effrayants de ces pratiques d'un autre âge, se référant à une étude faite par des sociologues algériens : le châtiment corporel est pratiqué dans près de trois millions de familles algériennes. Dans 36% des cas, ce sont les mamans qui seraient les auteurs de ces corrections, en utilisant comme moyen de châtiment : les gifles, les coups avec des objets (chaussures?) ; les pères pratiqueraient le châtiment corporel dans 27% des cas, selon la même source.




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