L'UGTA, et c'est
son droit le plus absolu, approuve les dispositions contenues dans la loi de
finances complémentaires. Personne, en 2009, ne pouvant se targuer d'être plus
nationaliste qu'un autre, nos parents à l'instar de toutes les régions
d'Algérie ayant payé un lourd tribu durant la Guerre de Libération nationale, en
tant qu'expert en économie, je me permets de lui poser dix questions, peut-être
que l'UGTA a d'autres données que la population algérienne ignore dans sa
majorité.
1- Combien a coûté au Trésor public
l'assainissement des entreprises publiques entre 1991/2009 et quels ont été les
résultats sur la performance des entreprises ?
2. Les données
officielles plus de 40 milliards de dollars US (de quoi construire plus d'un
million de logements F3 et plusieurs centaines de milliers d'emplois) et plus
de 70 % de ces entreprises étant en déficit structurel selon les données de
2007/2008 du ministère de la Promotion de l'investissement sont-elles vérifiées
?
3- Combien emploie le secteur public
industriel en 2009 et l'ensemble du secteur public économique et les données de
moins de 180.000 et tout le secteur public économique 600.000, sont - elles
justes alors que la demande additionnelle d'emplois varie entre 450.000 et
500.000 emplois par an qui s'ajoute au taux de chômage actuel avec des données
officielles les plus contradictoires : 1% pour le ministère du Travail, 11 %
dans plusieurs communiqués du Conseil du gouvernement, et plus de 12 % selon
l'ONS et plus de 20/25 % selon des organismes internationaux si l'on soustrait
la sphère informelle.
4- Comment améliorer le pouvoir d'achat de la
population algérienne avec une exportation hors hydrocarbures de 2 % et une
production de moins de 20 % de véritables entreprises, du fait qu'il faille ne
pas faire l'erreur d'autonomiser les secteurs dont le BTPH qui est lui-même
irrigué par le secteur des hydrocarbures via la dépense publique ? Le tout Etat
avec le retour en force des entreprises publiques avec une régulation
administrative comme en 1970, même la Chine et la Russie, fondateurs du
communisme, n'ont pas cette démarche, qu'il ne faut pas confondre avec l'Etat
régulateur stratégique, est-il la solution miracle en ce monde interdépendant ?
5- Le modèle de la Corée du Nord ou de Cuba
est-il donc la solution pour l'Algérie ? Dans ce cas, est-ce qu'une loi dans le
cadre des conventions internationales est-elle rétroactive ou pas et l'Algérie
possède-t-elle le savoir-faire technologique et organisationnel pour se passer
des étrangers ? L'Algérie doit-elle donc abandonner l'option de l'économie de
marché ?
6- La crise
mondiale actuelle est-elle due à la crise des prêts hypothécaires, ce que tous
les dirigeants du monde (le G20) et spécialistes affirment, ou est-ce que pour
l'Algérie le risque est dû aux crédits à la consommation ? Dans ce cas, quelle
est la part par rapport aux importations (40 milliards de dollars en 2008) de
ces crédits à la consommation, et l'UGTA a-t-elle d'autres données de celles de
l'ABEF qui donne environ 1,3 milliard de dollars pour 2008 avec seulement 2/3 %
d'insolvables, 97 % des emprunteurs ayant remboursé ? Dans ce cas, quel sera
l'impact sur le niveau d'endettement des ménages 8- Ne risque-t-on pas de
favoriser le crédit informel surtout avec quelles mesures pour intégrer la
sphère informelle dominante qui, selon certaines données, contrôleraient 40 %
de la masse monétaire en circulation ?
9- Que pense l'UGTA de cette introduction du
crédit documentaire et l'obligation faite à tout PDG de se déplacer
personnellement à la douane ou au registre du commerce alignant le PDG de
Sonatrach à une PME employant moins de 10 personnes ?
10- Cette mesure aura-t-elle un impact
significatif sur la réduction des importations et dans ce cas la production
locale, qu'il faut effectivement encourager, fonctionne-t-elle avec une
intégration à 100 % ou n'avons-nous pas en majorité des unités de montage avec
des inputs totalement importés : donc quelle est la part de l'intégration
(inputs locaux) et des consommations intermédiaires importées en moyenne au
niveau de la comptabilité des entreprises ?
Sachant que l'UGTA privilégie les intérêts
supérieurs du pays, seul un dialogue fécond et contradictoire productif, loin
de toute sinistrose mais également de toute autosatisfaction source de névrose
collective, nous permettra de construire, tous ensemble, une Algérie prospère
au profits de nos enfants.
*Professeur
d'Université - Economiste
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Posté Le : 13/08/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : Abderrahmane Mebtoul *
Source : www.lequotidien-oran.com