Algérie

Dix militaires tués et 35 autres blessés à Lakhdaria Attentat au camion piégé contre un cantonnement de l'ANP



Un cantonnement de l'armée, situé à 1 km à l'est de la ville deLakhdaria, dans la wilaya de Bouira, à 90 km d'Alger, a été hier la cible d'unattentat au camion piégé.Selon les premiers éléments d'information que nous avons recueillis hier,huit militaires ont péri dans l'attaque terroriste, alors que l'on dénombre aumoins une vingtaine de blessés parmi les éléments de l'ANP qui ont ététransférés à l'hôpital de Lakhdaria, au moment où les cas les plus graves ontété acheminés par hélicoptère à l'hôpital militaire de Aïn Naâdja, dans lacapitale. Mais avec le décès de deux soldats admis à l'hôpital de Lakhdaria, lebilan devait s'alourdir, atteignant 10 morts et 35 blessés parmi lesmilitaires. La branche d'Alqaeda Maghreb a revendiqué l'attentat.Les terroristes ont, semble-t-il, étudié minutieusement leur couppuisque, rapportent nos sources, c'est un camion frigorifique, selon certains,de type Saviem plateau selon d'autres), appartenant à un commerçant de larégion qui alimentait le camp en denrées alimentaires, qui a été utilisé pourperpétrer l'attaque.En effet, il semblerait que les terroristes ont intercepté tôt dans lamatinée le camion en question et l'ont bourré d'explosifs. D'autres sourcesparlent par contre d'un camion autre que celui qui approvisionne habituellementle cantonnement, mais presque similaire, qui aurait été utilisé pour tromper lavigilance des militaires qui avaient l'habitude de voir un camion identiquepénétrer à l'intérieur de leur base.Vers 7h45 du matin, le camion piégé, conduit par un kamikaze, se dirigevers le cantonnement de l'armée, installé, faut-il le souligner, depuis 1994pour sécuriser la région connue pour être le fief de l'ex-GSPC durant ladécennie noire qu'a vécue notre pays. Arrivé devant le poste de police et aumoment où les militaires s'apprêtaient à vérifier le camion, le terroriste adéclenché la charge explosive qui a été entendue à des kilomètres à la ronde.Immédiatement après, l'alerte a été donnée et les premières victimes parmi lesmilitaires sont évacuées sur l'hôpital de Lakhdaria, situé à quelques minutesseulement du lieu de l'attentat.Il était hier impossible d'accéder aux alentours du lieu-dit «Copawi» oùest implanté le cantonnement de l'armée. Aucun journaliste ni photographe n'aété autorisé à approcher l'endroit. Des barrages de l'armée et de lagendarmerie ont été installés, interdisant à quiconque d'accéder au lieu del'attentat. Le périmètre de sécurité a été maintenu durant toute la journée.La France était hier le premier pays à condamner l'attentat par la voixde son ministre français des Affaires étrangères, M. Bernard Kouchner, qui aaussi tenu à adresser ses sincères condoléances aux familles et aux proches desvictimes. « La France demeure, plus que jamais, aux côtés des autoritésalgériennes dans la lutte qu'elles mènent contre le terrorisme », lit-on dansun communiqué transmis à notre rédaction par la représentation diplomatiquefrançaise en Algérie. Le procédé utilisé dans cet attentat rappelle ceuxperpétrés le 11 avril contre le Palais du gouvernement et un commissariat deBab Ezzouar, dans la banlieue Est, qui avaient fait 30 morts et plus de 200blessés. Des camions piégés avaient été utilisés lors de ces attentats,notamment contre la Palais du gouvernement, où un kamikaze était au volant ducamion bourré d'explosifs.


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