La ville de Ouargla vit depuis plusieurs jours au rythme des émeutes et des arrestations. 10 chômeurs ont été arrêtés mardi soir dans le quartier de Aïn El Beïda alors qu'ils tentaient en compagnie d'une centaine d'autres jeunes en colère de bloquer la route nationale reliant Hassi Messaoud à Ouargla.
Un autre jeune blessé au cours des affrontements entre les forces anti-émeutes et les «insurgés» se trouve actuellement à l'hôpital, nous indique-t-on. Le climat est insurrectionnel à Ouargla.
Des rassemblements quasi-quotidiens se tiennent et les jeunes chômeurs qui reviennent chaque fois à la charge «des actions musclées» mais les forces antiémeutes «sont de plus en plus nombreuses à réprimer», nous déclare Madani Madani, défenseur des droits des chômeurs et membre de la Ligue des droits de l'homme (LADDH), qui affirmera que les forces antiémeutes aidées par les éléments de la gendarmerie ont violemment tabassé les protestataires qu'ils ont pu disperser en usant également de bombes lacrymogènes.
Les protestataires sont revenus à la charge vers 20h, apprend-on encore et «les affrontement ont duré jusqu'au petit matin». D'autres jeunes ont aussi tenté durant la même période de protester devant le siège de la mairie. Même scénario : affrontements violents.
10 jeunes chômeurs ont été arrêtés alors qu'un autre, blessé, a été transféré à l'hôpital», indique notre source non sans préciser que les personnes arrêtés ont été libérées hier matin après qu'elles aient eu à s'expliquer devant le procureur de la République.
«Leur procès est attendu pour le 6 novembre», précisera Madani Madani, qui essaye d'anticiper sur l'issue du procès. «Ils seront condamnés comme d'habitude à de lourdes peines», dira-t-il, «pour les dissuader de revendiquer leurs droits».
«Il règne une tension particulière, ici à Ouargla, les jeunes se rassemblent actuellement aux mêmes endroits», précisera notre interlocuteur qui affirme que «les jeunes de Aïn El Beïda protestaient depuis 3 jours».
Quel est donc le motif de leur colère ' «Sur décision du wali, l'agence locale de l'Anem sera désormais transférée vers le chef-lieu de commune de Sidi Khouiled, distante de 6 km», expliquera Madani, d'où la colère de ces jeunes sans emploi qui, en plus du marasme qu'ils vivent au quotidien, doivent désormais se déplacer «pour faire la queue», dans l'espoir de décrocher un poste d'emploi à Hassi Messaoud.
«Il faut plutôt plus d'offres d'emplois, au lieu de délocaliser l'agence», fera remarquer notre interlocuteur qui croit savoir que la délocalisation de l'agence n'est dictée que par le souci d'éviter des rassemblements sur cet axe routier important. Le comité pour la défense des droits des chômeurs a, rappelle-t-on, tenté d'organiser le 9 octobre un sit-in devant la Présidence.
Tous les animateurs ont été arrêtés avant d'être relâchés dans la soirée. Lundi dernier, l'un des principaux animateurs du mouvement, Tahar Bellabes, a été interpellé à Batna au motif qu'il milite pour «des organisations secrètes». Le problème des chômeurs à Hassi Messaoud est loin d'être résolu.
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Posté Le : 19/10/2011
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : S M
Source : www.letempsdz.com