Algérie

Dix hôtels d'ici 2015, une académie de formation…: Le groupe Eden se déploie



Les entreprises Eden, un fleuron de l'économie locale, se sont lancées dans une ambitieuse stratégie pour se déployer à travers le territoire national et en particulier dans le créneau porteur de l'hôtellerie de standing. Le P-DG des Entreprises Eden, Karim Chérif, revient en détail sur l'histoire de ce groupe privé et les grands projets inscrits sur son agenda pour les prochaines années.

«(…) Nous avons commencé à investir à la fin des années 80, à une période et dans un environnement particulièrement difficiles avec la réalisation d'un premier établissement hôtelier dans la localité de Aïn El-Turck, un hôtel qui a été inauguré le 1er mai 1990. Depuis, au prix d'un dur labeur, de sacrifice et d'abnégation, nous avons réalisé 4 autres établissements hôteliers, avec en 1996 l'Eden Village, ensemble de bungalows arabo-andalous, en 2000 l'ouverture de l'Eden Phoenix, en 2004 l'hôtel Eden Palace-SPA, et enfin, début 2008, la réalisation de l'hôtel Eden Airport.

Nous avons structuré ces établissements hôteliers sous un label, l'enseigne Eden Hôtels, avec la perspective de doter nos établissements de procédures, de systèmes organisationnels et de protocoles managériaux afin d'élever la qualité et la prestation hôtelière fournies vers les standards internationaux», affirme notre interlocuteur, que nous avons rencontré au siège des Entreprises Eden, dans le quartier résidentiel de Bel-Air.

Les nouveaux projets en hôtellerie

«Pour nos nouveaux projets dans le domaine de l'hôtellerie, nous sommes en train de réaliser un établissement hôtelier de standing international en positionnement 4 étoiles à Sidi-Bel-Abbès. Cet hôtel, l'hôtel Eden Belabbès, doit ouvrir ses portes au public au début de l'année 2012. Ce sera un établissement hôtelier de 154 chambres, doté de l'ensemble des infrastructures et des équipements propres à ce type de positionnement, avec en cible une clientèle mixte corporate, affaires et de loisirs : il devrait générer plus de 200 emplois directs.

En ce qui concerne nos autres projets hôteliers dans le domaine du tourisme, notre ambition serait de pouvoir, tout naturellement, permettre à cette enseigne 100% nationale - les Hôtels Eden, label national et algérien -, de pouvoir se déployer et se développer sur le territoire national. Notre souhait serait de réaliser immédiatement un établissement hôtelier dans la vitrine de notre pays, en l'occurrence dans la wilaya d'Alger. Malheureusement, notre demande, maintes fois répétée, afin d'obtenir une assiette foncière à Alger pour y réaliser un hôtel international en créant de la richesse, de l'emploi, tout en participant à combler le déficit hôtelier à Alger, est restée vaine.

Les différentes actions d'accompagnement et de soutien dans l'investissement et la prise en charge désormais par les autorités de tutelle d'un certain nombre de contraintes nous permettent d'aborder avec optimisme les perspectives de développement dans le secteur du tourisme et nous permettent d'être confiants pour, bientôt, bénéficier d'une assiette et réaliser un hôtel international de dimension et d'envergure à Alger. Je pense que les pouvoirs publics ont définitivement intégré le fait que le tourisme peut et se doit d'être une véritable alternative à la dépendance aux hydrocarbures, en termes de plus-values économiques, de création de richesses et d'emplois», signale le P-DG des Entreprises Eden. A noter aussi que le groupe a d'autres projets dans les wilayas d'Alger et de Béjaïa, pour arriver à 10 hôtels à l'horizon 2015.

Actuellement, le groupe dispose de 5 hôtels, d'une capacité de 870 lits, employant 775 personnes - dont 75 cadres -, 280 techniciens et 420 agents.

Contraintes en matière d'investissement

Questionné sur les contraintes rencontrées en matière d'investissement, Karim Chérif reste optimiste. «Il y a effectivement un certain nombre de contraintes, mais il y a aussi des améliorations favorables pour l'entreprise. Il est tout à fait clair qu'un certain nombre de problématiques entravent la démarche d'investissement en Algérie. Ces contraintes ne s'exercent pas de la même façon selon les secteurs d'activités.

Concernant le secteur du tourisme, la contrainte majeure est celle liée à l'accès au foncier. En effet, il est très difficile de pouvoir bénéficier d'assiette foncière pour réaliser des programmes de développement touristique ; seule la concession est dorénavant de mise. La décision de décentraliser l'attribution pour des projets structurants au niveau local sera, somme toute, un facteur qui permettra d'impulser une nouvelle dynamique pour tous ceux qui espèrent investir dans le domaine du tourisme en général et de l'hôtellerie en particulier.

Une autre contrainte à laquelle étaient confrontés les investisseurs concernait l'accès au financement, avec uniquement des crédits de moyen terme qui pénalisent fortement des projets qui nécessitent la mobilisation de gros investissements avec des niveaux faibles de rentabilité, ce qui ne permet pas au promoteur de respecter ses échéanciers de remboursement avec, comme effet pervers quelquefois, la recherche systématique du remplissage des établissements au détriment de la qualité de service. La nouvelle approche des institutions financières dans le cadre de l'accès au financement, avec la possibilité d'obtenir des crédits sur le long terme, est un pas substantiel pour la réalisation de projets touristiques d'envergure. Les grands projets d'investissement sont systématiquement confiés à des multinationales, non pas tant pour leur savoir-faire et leur expertise mais surtout pour leur capacité à mobiliser de gros moyens financiers, ce qui écarte de facto les nationaux.

Dans le domaine de la formation, nous sommes confrontés aussi à la rareté de l'expertise et de la connaissance dans les métiers de l'hôtellerie, ce qui entrave fatalement la qualité du service et de la prestation. En effet, mis à part l'Institut supérieur de gestion de l'Hôtel Aurassi, l'Institut technique hôtelier de Tizi-Ouzou (ITHT) ou de quelque institut privé, tout reste à faire dans ce domaine. Au sein des hôtels Eden, nous avons mis en place des réseaux de formations pluridisciplinaires de l'hôtellerie intégrés avec des sessions de formation, des cours de mise à niveau et de perfectionnement dispensés régulièrement par des professionnels étrangers et nationaux. Cette organisation étant pour nous le prélude à la création d'un véritable institut de formation, en partenariat avec un organisme étranger pour, à terme, disposer d'une académie de formation, l'Académie Eden», déclare-t-il.

Une nouvelle configuration pour préserver la part du marché

Interrogé sur l'existence d'une concurrence aiguë sur la place d'Oran avec l'implantation de nouveaux hôtels de grand standing, notre interlocuteur soutient : «Je suis de ceux qui sont intimement convaincus que les mécanismes de l'économie de marché sont des mécanismes qui induisent la concurrence et la compétition, avec comme corollaires la transparence et la compétence, régulant ainsi les flux économiques et permettant la création de richesses et d'emplois dans le seul intérêt de la collectivité nationale. C'est cette mécanique qui s'applique dans notre région avec l'arrivée de nombreux hôtels. L'ouverture de nouveaux établissements tels des hôtels de chaînes internationales, d'hôtels indépendants de standing comme l'hôtel Royal ou même d'autres hôtels de moyenne dimension, est une bonne chose pour la ville d'Oran. La compétition et la concurrence sont des vecteurs fondamentaux d'émulation et d'élévation qualitative de la prestation de manière générale. En effet, ce potentiel hôtelier accroît les infrastructures et les capacités d'accueil en entraînant une plus grande attractivité de la ville et de la région, tout en augmentant le potentiel global de la clientèle qui sera amenée à fréquenter et à séjourner dans les hôtels. Les hôtels Eden ont bien été obligés, devant le niveau de prestations de services proposés par ces hôtels, qui disposent de moyens considérables - je parle là, bien évidemment, des chaînes internationales -, de mettre en place des politiques globales, alternatives et de mise à niveau, aussi bien concernant la formation et l'expertise hôtelière que dans la rénovation et le renouvellement des équipements et des structures. La fréquentation de nos établissements, les hôtels Eden, par une typologie de clientèle mixte et variée, aussi bien nationale qu'étrangère, prouve que le rapport qualité-prix-satisfaction répond désormais à leurs attentes.

 Cette concurrence nous a aussi poussés à réfléchir sur des politiques de communication et de marketing beaucoup plus agressives en offrant, au-delà de nos techniques spécifiques de fidélisation, des outils de réservation on-line. La réalisation d'un mini-centre de conventions intégré, multifonctionnel, dans l'enceinte de l'hôtel Eden Phoenix nous permet de drainer dorénavant la clientèle spécifique aux manifestations corporate pour l'organisation de séminaires, de symposiums, de conférences, de journées d'études, congrès…

 Vous voyez, tel le slogan des hôtels Eden, «Le souci de toujours mieux faire», notre préoccupation et nos efforts concourent chaque jour davantage à améliorer la qualité de la prestation et les services de nos hôtels». Il est à noter que les Entreprises Eden activent dans trois grands secteurs d'activité, l'industrie hôtelière, qui est la face la plus connue de ses activités, l'industrie de transformation et la promotion immobilière. Elles emploient, tous secteurs et toutes entreprises confondus, plus de 900 personnes, dont 20% de personnel d'encadrement.




je suis interessé par une formation de qualité dans le domaine hotelerie et tourisme
ziani cherif bachir - sidi bel abbes, Algérie

02/03/2014 - 181127

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