Algérie

Dix cas sur 85 personnes dépistés: Le diabète, c'est sérieux !



La campagne de dépistage du diabète lancée hier à Oran-ville par l'association «Voix des diabétiques» (VDD) sous l'égide de l'Etablissement public de santé de proximité (EPSP) Front de mer, a connu une affluence plus que satisfaisante, estiment les organisateurs. Cette première journée de campagne entamée à la polyclinique Bendaoud, avec le soutien des laboratoires Novo Nordisk, fut riche en enseignement, a affirmé le docteur Bekkara, président de la VDD, même si la journée, a-t-il dit, a dû être écourtée à la seule matinée, en raison du match de football de l'équipe algérienne en Coupe du monde. Mais la population intéressée par le dépistage aura jusqu'à jeudi pour faire ces analyses gratuitement au niveau des structures relevant de l'EPSP Front de mer, notamment aux polycliniques Bendaoud, Front de mer, respectivement aujourd'hui et demain, avant de se poursuivre à la polyclinique Jean-Kraft (16 juin), la Maison du diabétique et le Complexe mère-enfant de la rue de Toulouse (17 juin). Premier fait marquant de cette campagne, «sur 85 personnes ayant effectué le dépistage, 10 cas ont été confirmés en plus de 8 autres ayant révélé des taux de glycémie suspects», a indiqué le docteur Bekkara. Des résultats qui confirment, si besoin est, l'importance primordiale du dépistage vu que l'ensemble des cas découverts (confirmés et suspects) hier, ne savaient absolument pas qu'ils souffraient de cette pathologie du diabète, précise le médecin. Il y a lieu donc de «mettre en avant l'importance du dépistage car plus de 50% des malades ont déjà des complications au moment du diagnostic, ce qui confirme que la maladie soit considérée comme une maladie silencieuse», estime la même source.

Ceci ramène à la prise en charge active du malade, d'où le rôle du médecin qui doit, selon les spécialistes, adopter une attitude agressive pour l'aider à, d'abord accepter sa maladie puis la combattre en insistant sur le strict respect des prescriptions médicales et des consignes qui lui sont données par le médecin traitant.

L'autre souci des médecins est que le nombre de personnes atteintes de diabète dans le monde est en croissance accélérée. De 135 millions en 1995, ce chiffre est passé à 285 millions en 2010 et pourrait atteindre, selon les estimations de la Fédération internationale du Diabète (FID), 438 millions de personnes en 2030».

Des données révélées à l'occasion des 4es Journées internationales de diabétologie tenues à Constantine du 14 au 16 mai dernier.

Des médecins et généralistes, toutes spécialités confondues venus de toutes les régions du pays avaient participé à ces journées ainsi qu'une bonne douzaine de spécialistes étrangers de renom, principalement des Belges, des Canadiens et des Français. Première tendance soulignée par ces derniers, «si le diabète de type 1 est en augmentation modérée, c'est surtout le diabète de type 2 (DT2) qui augmente considérablement, particulièrement dans les pays en développement comme l'Algérie où à l'horizon 2030 les DT2 devraient constituer environ 80% des cas. Les conséquences des complications vont de ce fait constituer une charge croissante pour les systèmes de santé de tous les pays, expliquent les spécialistes. Conscientes de cette menace, les Nations unies ont prévu l'organisation, au mois de septembre 2011, d'une séance consacrée aux maladies chroniques non transmissibles, dont le diabète qui représente un véritable tsunami à venir». Les spécialistes sont unanimes à dire qu'en Algérie, la fréquence de dépistage du diabète reste très insuffisante à l'heure actuelle et ce, malgré le nombre effrayant, en constante augmentation, des personnes atteintes par cette pathologie et qui est de l'ordre de 3 millions de malades, selon les statistiques de l'Institut national du diabète.

 A Oran, on parle d'une prévalence qui varie entre 10 à 12% chez les personnes âgées entre 35 et 65 ans. Quant à l'opération de dépistage du diabète, qui a été lancée hier par l'EPSP Front de mer, elle a montré dans sa première journée que 10% des personnes qui ont fait les analyses ont découvert qu'elles avaient le diabète, selon le docteur Bekkara.

Pour les médecins, l'autre danger de la maladie est que 50% des malades ne suivent pas à la lettre les prescriptions avec un manque d'assiduité quant à la prise de traitement aux horaires voulus. Pourtant, le diabète reste considéré comme maladie chronique, invalidante et surtout coûteuse et s'accompagnant de complications. La prévention, le dépistage précoce et le respect des heures de traitement du malade sont les meilleures protections contre l'évolution de la maladie.




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