Dix ans de prison pour l'accusé: Il vole une voiture et heurte un enfant de cinq ans

Samir K. âgé, de 42 ans, a été jugé hier par la cour criminelle de Constantine pour homicide involontaire et détention d'arme prohibée ainsi que le vol d'une R 19 avec utilisation de fausses clés. Selon l'arrêt de renvoi, les faits se sont produits le 8 mai 2005, lorsque le mis en cause s'est rendu à El-Eulma. Là il monta dans un véhicule en stationnement, et démarra en trombe vers Chelghoum Laïd, dans la wilaya de Mila. A la périphérie de cette dernière ville, il heurta un jeune enfant de cinq ans mais ne s'arrête pas. En descendant du véhicule, K. Samir aperçoit des gendarmes en face de lui. Il jette les fausses clés, la bombe lacrymogène qu'il avait sur lui et prend la fuite à pied. Une courte poursuite s'en est suivie et il a été finalement arrêté. Emmené à la brigade, Samir K. avoua être à l'origine du vol de la voiture de marque Renault 19 et de l'accident de la route. Présenté au magistrat instructeur et confondu par des témoins, K. Samir a été mis en détention préventive à la prison de Chelghoum Laïd. Hier, à la barre, l'accusé a nié avoir volé le véhicule, et encore moins avoir eu sur lui de fausses clés. Il reconnut cependant être le propriétaire de la bombe lacrymogène. Il expliqua que sa fuite devant les gendarmes est due à un avis de recherche lancé contre lui par la justice, pour détention de psychotropes. A la question de sa présence dans la ville de Chelghoum Laïd, K. Samir explique qu'il «était dans cette ville dans le but de trouver un logement». Et réfuta catégoriquement être impliqué dans cette affaire. Le témoin, un berger, appelé à éclairer le tribunal criminel, affirma n'avoir jamais déclaré quoi que ce soit à la justice. «Pourtant, lui fit remarquer le président, tu as précisé avoir vu l'accusé courir et poursuivi par les gendarmes ou bien as-tu été influencé par quelqu'un des deux parties ?». Le témoin a également nié avoir lu les PV des auditions, «car, spécifiait-il, je ne sais ni lire ni écrire». Le président demanda alors à l'accusé de raconter les circonstances dans lesquelles s'est produit l'accident dont a été victime le petit Bouafia Alla-Eddine âgé de 5 ans. K. Samir nia être impliqué dans cet accident. Pour la partie civile, représentant la famille de la jeune victime, l'accusé n'a nullement éclairé l'auditoire: «Il a non seulement volé une voiture, mais il a renversé un innocent enfant qui jouait avec ses camarades. Il n'a même pas secouru un accidenté qui baignait dans son sang. Le témoin a donné, devant les instances judiciaires une version et aujourd'hui c'en est une autre. Et il veut nous faire croire qu'il est analphabète ! N'oublions pas que l'âme du petit Alla-Eddine réclame justice, messieurs du tribunal criminel», a lancé la robe noire. Le représentant du ministère public a mis en exergue «les faits saillants de cette dramatique affaire qui a coûté la vie à un innocent. Cet accident a été signalé à la gendarmerie nationale qui a été rapide et a arrêté le mis en cause, malgré qu'il ait tenté de fuir», a indiqué le parquet général. Il requit 10 ans de prison ferme et 20.000 DA d'amende et l'interdiction de séjour dans les deux wilayate, Constantine et Mila. La défense de l'accusé s'est dite offusquée par les propos de la partie civile qui pour elle «s'est substituée à l'avocat général». Elle a mis en doute les différentes accusations portées contre son mandant, déclarant que «personne n'a vu son client voler la voiture ni renverser le petit et encore moins descendre de ce véhicule. Je demande la relaxe et ce ne sera que justice car il y a beaucoup de doutes, un doute qui doit être à la faveur de mon client», a conclu la défense. Après les délibérations, K. Samir a été reconnu coupable et a été condamné à 10 ans de prison ferme avec interdiction de séjour de 5 ans dans les deux wilayas.