Dix ans de prison pour l'accusé : Il s'attaque à ses beaux-parents et leur vole leur argent

Nous sommes le 15 octobre 2007 et il est trois heures du matin. Les habitants de la petite localité de Annouche, commune de Gouga Grarem, sont plongés dans leur sommeil. Selon ce qui a été rapporté dans l'arrêt de renvoi, B.Tayeb, âgé de 39 ans, a utilisé une corde pour descendre de la terrasse d'une maison individuelle et accéder à la cuisine, puis au salon de ses futures victimes. Mais à ce moment précis, le vieux A.Makhlouf, âgé de 92 ans, petit de taille et très chétif, sortit de sa chambre pour aller faire ses ablutions et se préparer pour la prière du matin. Il se retrouve nez à nez avec son voleur de grand taille et encagoulé.

B.Tayeb l'a ceinturé et l'a immobilisé puis poussé sous un canapé. Intriguée, l'épouse du vieillard A.Nouara, 85 ans, se précipita pour s'enquérir de la situation. Elle a été également brutalisée, piétinée et mise, à son tour, sous le même divan avec son mari. B.Tayeb pénétra ensuite dans la chambre à coucher et s'empara d'une mallette contenant 30 millions de centimes, qu'il jeta par la fenêtre après l'avoir vidée et quitta les lieux. La veille, B.Tayeb, pour tenter d'éloigner tout soupçon, avait appelé son épouse pour lui dire qu'il se trouvait à Alger. Le lendemain de son forfait, il la rappelle pour lui annoncer qu'il est rentré et qu'il devait la voir. Il lui offrit une chaîne en or en lui disant qu'il a pu percevoir 75 millions de centimes de l'ancienne société dans laquelle il travaillait. Sa femme lui a fait savoir à ce moment qu'il était recherché par la gendarmerie nationale, ses grands-parents l'ayant reconnu et dénoncé. Il s'est alors rendu aux services de sécurité de la ville de Gouga Grarem. Entendu, B.Tayeb a reconnu les faits qui lui sont reprochés. Présenté aux magistrats instructeurs de la ville de Mila, il a été incarcéré sous les chefs d'accusation de «vol de nuit par effraction, violence et escalade». Hier à la barre, B.Tayeb a relaté les détails de cette affaire. Il dira «avoir agi de la sorte pour se venger de son beau-père qui lui a manqué de respect en proférant des injures sur son père décédé». Le président lui dit alors que «tu aurais dû perpétrer ton coup la journée et t'éviter le tribunal criminel». Les deux victimes ont déclaré «avoir reconnu leur agresseur de par sa taille, malgré sa cagoule». Le parquet général a insisté sur le fait que «cet individu avait utilisé une corde pour pénétrer par effraction chez ses beaux-parents. Il a violenté ceux qui sont censés être sa belle-famille». Et de poursuivre, «la gendarmerie nationale a trouvé la corde sur les lieux. De plus, il a aggravé son cas en mettant ces vieilles personnes sous ce divan. Elles auraient pu mourir de par leur âge».

Il requit une peine de 20 ans de prison ferme assortie d'une amende de 100 millions de centimes. La défense, commise d'office, a mis en exergue «sa vie d'orphelin depuis son jeune âge, sans aucune ressource. Mon mandant n'a pas nié son forfait depuis le début de l'instruction et même devant votre honorable tribunal. Je vous demanderait d'être indulgent envers lui et lui accorder les circonstances atténuantes», a plaidé la défense. Après les délibérations, B.Tayeb a été condamné à 10 ans de prison ferme et 1.000 DA d'amende. Il doit aussi restituer la somme de 30 millions de centimes qu'il a dérobée à ses victimes.