Dix ans de prison pour cambriolage

G. Fayçal, 28 ans a été arrêté par la police judiciaire pour vol, en 2004. Alors que les policiers l'accompagnaient pour le présenter au procureur de la République, menottes aux poignets, il réussit à leur fausser compagnie.

Dans la nuit du 08 au 09 mars 2007, un vol est perpétré dans un logement individuel situé à Didouche Mourad et appartenant à K. Moussa. Cette nuit, selon ce qui a été rapporté par l'arrêt de renvoi, des «visiteurs» escaladèrent le mur du chalet de K. Moussa. Croyant à la visite de connaissances, ce dernier ouvre la porte du couloir pour s'enquérir de la situation.

Il se retrouva face-à-face avec deux hommes encagoulés. L'un des visiteurs lui plaça son couteau sur la gorge, alors que le deuxième le menaça d'une autre arme blanche, avant de le pousser dans le couloir. Ils lui attachèrent les mains et les pieds et lui mirent un tapis sur la tête. Les deux agresseurs s'emparèrent alors de plusieurs objets de valeur et d'une somme de 5.000 DA. Avant de quitter les lieux, ils ont assommé leur victime, après lui avoir briser deux côtes.

Aux environs de minuit, l'infortuné reprit connaissance, se débarrassa de ses liens et alerta ses voisins qui l'évacuèrent à l'hôpital de Didouche Mourad.

Arrêté, le 01-03-2007, lors d'un banal contrôle de la gendarmerie de Didouche Mourad, G. Fayçal a opposé une résistance farouche aux gendarmes, en exhibant une arme blanche et une bombe lacrymogène. A la brigade de gendarmerie, il a été identifié et entendu sur sa fuite, en 2004. De fil en aiguille, il s'est avéré que G. Fayçal était impliqué dans l'affaire du vol du domicile de K. Moussa qui est également son voisin. Il a alors dénoncé son complice D. Ahcène, âgé de 24 ans.

Arrêté à son tour, ce dernier dira qu'il n'avait aucun lien avec ce qui s'est passé dans leur quartier. Saisi, le procureur de la République du tribunal de Constantine ordonna une perquisition chez les deux accusés. Chez D. Ahcène, les gendarmes trouvèrent une robe appartenant à la femme de la victime. Quant à la perquisition chez G. Fayçal, les hommes en vert ont mis la main sur plusieurs objets appartenant, également, à la victime. Lors de leur interrogatoire les deux accusés nièrent ce qui leur était reproché.

Présentés aux magistrats instructeurs, ils ont été mis en détention préventive sous l'inculpation d'«association de malfaiteurs, de vol de nuit par escalade et de port d'arme prohibée».

Hier, à la barre les deux mis en cause ont nié en bloc ce qui leur était reproché. La victime a narré sa mésaventure et précisé avoir été volé six fois depuis que ces deux jeunes habitent la cité. Aucun des cinq témoins appelés à la barre n'a pu éclairer le tribunal. La partie civile avance que «les dommages causés à mon client sont énormes, en plus de ce qui lui a été causé comme préjudice, il y a eu son hospitalisation. Il aurait pu être tué. Nous demandons des dédommagements conséquents en ce sens». Le procureur général dira que les accusés «sont dangereux.

Ils auraient pu commettre l'irréparable et pour cela je demande à ce qu'une peine de 15 ans de prison ferme soit infligée à chacun d'eux. La défense des deux inculpés a axé son intervention sur les preuves qui n'ont pas été présentées par la partie civile.

Car, disent-ils, «il est impossible de reconnaître quelqu' un qui porte une cagoule. Par manque de preuves tangibles, nous réclamons la relaxe pour nos mandants».
Après délibération, les deux inculpés ont été reconnus coupables et ont été condamnés à 10 ans de prison ferme chacun et un million de dinars d'amende.La partie civile, quant à elle, a obtenu 200.000 dinars de dommages et intérêts à verser à la victime.