Algérie

Dix ans après son intronisation à la tête de l'ex-GSPC



Dix ans après son intronisation à la tête de l'ex-GSPC
L'attentat d'Iboudrarène ayant fait 11 morts et 5 blessés parmi les militaires continue de susciter désapprobations et condamnations nationales et internationales.Cet attentat meurtrier, qui est venu rompre une relative accalmie observée depuis plus de deux ans au centre du pays, est, selon des sources généralement bien informées, l'?uvre du groupe d'Abdelmalek Droukdel. Mais où se cache l'artificier de l'ex-GSPC et n°1 d'Aqmi ' Traqué depuis plus de dix ans, soit depuis son intronisation à la tête de l'ex-GSPC en mars 2004, l'"émir" d'Aqmi, Abdelmalek Droukdel, alias Abou Moussab Abelwadoud, 44 ans, est devenu une cible privilégiée des forces de sécurité. Mais il continue de courir. Signalé parfois à Tombouctou, parfois à Illizi, le chef terroriste serait toujours planqué dans les forets denses de la Kabylie.Contrairement à d'autres "émirs" dont la moyenne de longévité n'a pas dépassé cinq ans, Droukdel, qui a échappé à plusieurs tentatives d'élimination et dont de nombreux de ses lieutenants ont été abattus ou capturés, est toujours en cavale.Le relief des montagnes difficiles d'accès, notamment celles situées dans le triangle Tizi Ouzou-Bouira-Boumerdès, rendent difficile sa capture. À l'exemple de ces sommets boisés et touffus de Maâtkas, Z'berber, Sid-Ali-Bounab, Yakourène, qui empêchent toute traque, notamment par hélicoptère que l'ANP utilise pour ses opérations de repérage. La présence d'habitations au sommet des montagnes compliquent toute intervention des militaires. Mais pas seulement, selon des sources, le chef terroriste évite d'utiliser les moyens de communication, notamment le téléphone portable ou le réseau Internet et encore moins le GPS. Et s'il est contraint de le faire, surtout quand il est acculé par l'ANP, par exemple, il se sert d'une vingtaine de puces téléphoniques (non identifiées) par jour, soit une puce grillée pour chaque appel.Les puces téléphoniques sont généralement achetées avec de fausses cartes d'identité ou acquises par des documents non légalisés, indiquent nos sources. De nombreux terroristes ont été mis hors d'état de nuire, comme Nabil Sahraoui ou encore Samir Saioud, n°2 de l'organisation, abattu à Si Mustapha en 2007 pour avoir abusé de ce moyen de communication, notamment ses multiples contacts avec la chaîne El Jazeera.À la différence de ses acolytes repliés au Sahara, obligés d'utiliser les téléphones et prendre des risques pour leurs contacts, compte tenu de l'étendu du désert, Droukdel se sert de "ses pieds" et quelques émissaires pour "bouger" sur un espace plutôt réduit, mais imprenable d'environ 5 000 m2 (Tizi Ouzou, Bouira, Boumerdès).Les accès aux innombrables grottes et casemates qui lui servent de refuge sont minés par des dizaines de bombes artisanales dont seuls les occupants des lieux connaissent l'emplacement. Les "émirs" du Sahara, comme Abou Zeïd, ont été éliminés, trahis parfois par leurs téléphones cellulaires. Pour ses consignes et ses contacts, l'"émir" de l'ex-GSPC use beaucoup plus de messagers, généralement de terroristes âgés, pour communiquer avec ses groupes. Un homme âgé éloigne les soupçons et facilite les déplacements. Un de ses coursiers, âgé de 69 ans, a été abattu il y a quelques semaines entre Boumerdès et Tizi Ouzou en compagnie de l'"émir" Khaled Abou El-Houmam, de son vrai nom Zizit Seddik, un de ses lieutenants les plus proches. Un autre vieillard de 72 ans, capturé en 2008, avait reconnu devant la cour de Boumerdès avoir transporté des messages signés par l'"émir" de l'ex-GSPC.Autre élément ayant permis à Droukdel d'échapper, à plusieurs reprises, aux mailles des filets des forces de sécurité, c'est le fait qu'il soit entouré d'une trentaine de terroristes des plus fidèles, bien entraînés et bien armés. Ils ont l'avantage de connaître parfaitement le terrain, mais surtout tous les autres terroristes. Parmi ces derniers se trouvent quelques membres fondateurs de l'ex-GSPC, ceux qui ont survécu aux nombreuses opérations des services de sécurité, comme Gouri Abdelmalek, alias Khaled Abou Selmane. Le chef terroriste continue de prendre le maximum de précautions pour éviter le sort de ses prédécesseurs et de ses adjoints. Il se déplace uniquement la nuit.Il change chaque jour de planque par crainte d'être localisé ou "livré" par un acolyte Aucun contact avec la famille et surtout pas de femmes ni d'enfants. De nombreux "émirs" sont morts abattus pour avoir cédé à leurs sentiments et à leur instinct. C'est le cas du sinistre Bentitraoui, alias Yahia Abou Khitma, "émir" de katibat El-Feth et exécuteur des attentats kamikazes d'Alger de 2007 et de 2008, abattu en plein centre-ville de Boumerdès devant le domicile d'une femme qu'il comptait prendre comme épouse.D'autres ont été abattus alors qu'ils tentaient de rendre visite à des membres de leur famille. Plusieurs fois condamné à la peine capitale par la justice algérienne, Droukdel est toujours recherché, alors que la plupart des "émirs" qui l'ont côtoyé ont été mis hors d'état de nuire. Les effectifs de ses groupes ont été considérablement réduits, ses phalanges disséminées, notamment celles de Boumerdès comme katibates El-Ansar, El-Arkam et El-Feth.Selon nos informations, il ne reste qu'une centaine de terroristes qui activent encore en Kabylie. Un nombre de plus en plus réduit, mais suffisant pour assurer la vie au mouvement et préserver sa nuisance. Parmi ces terroristes, figurent une dizaine d'éléments originaires de la wilaya de Boumerdès disséminés entre katibat Ennour de Tizi Ouzou et katibat El-Farouk de Bouira. Malgré les coups qui ont été assenés à ses groupes, Droukdel a encore fait parler de lui en Kabylie.L'attentat intervient quelques jours seulement après les élections marquées par un large "débat" autour de l'instabilité et de la sécurité. En plus du timing choisi par l'ex-GSPC, cette attaque, qui coïncide également avec les opérations de ratissage menées en Tunisie contre les groupes terroristes écumant les maquis de Chaâmbi, se veut un message d'encouragement pour les terroristes tunisiens.Le même message, mais sous forme d'avertissement, est adressé aux terroristes du Sahel dont "l'autonomie opérationnelle" est mal appréciée par Droukdel qui peine toujours à asseoir son autorité dans cette région.M. T.NomAdresse email




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