Algérie

Diversion terroriste



Diversion terroriste
L'Afrique après l'Europe. Une semaine, jour pour jour, après Paris, des terroristes sont passés, hier, à l'action à Bamako la capitale malienne. C'est à 7 h. du matin qu'une voiture portant l'immatriculation diplomatique passe tous les barrages de sécurité de l'hôtel Radisson de Bamako avant de s'arrêter devant l'entrée principale. Deux hommes (les versions sur leur nombre différent) en descendent et font feu dans le hall de l'hôtel. Ensuite, les informations se font rares. Ce que l'on sait, c'est que 140 clients, de différentes nationalités, ainsi que 30 travailleurs de l'hôtel se trouvaient à l'intérieur à ce moment-là. Pour tous les médias, c'était une prise d'otages. Mais vu l'architecture de l'hôtel qui comporte sept étages en forme circulaire, c'est-à-dire que les couloirs d'étages donnent sur le hall d'entrée, et seulement deux terroristes pour l'attaquer cela ressemble plus à une action sans issue pour les assaillants. Le seul objectif, plausible, des commanditaires est de faire le plus de bruit pour faire passer leur message. Le plus de bruit car l'attaque vise à atteindre des citoyens de plusieurs pays. C'est l'hôtel de référence de toutes les personnalités étrangères de passage à Bamako. Des Américains, Chinois, Turcs, Français et d'autres occupaient, hier, les chambres de ce grand hôtel. Leur message donc ne s'adresse pas forcément à la France - que beaucoup ont évoquée en rappelant l'opération «Serval» au Mali, ni ne concerne l'Accord de paix entre Maliens conclu à Alger. D'abord, il n'y avait pas que des Français à l'intérieur de l'hôtel. Ensuite, et pour les seuls Maliens il n'y avait que quelques employés. L'opération terroriste visait toute la communauté internationale, hier à Bamako, vu les multiples nationalités des clients à l'intérieur de cet hôtel. Autre remarque, l'opération n'avait rien d'une prise d'otages dans le sens où les assaillants ont quelque chose à négocier. Vu la topographie des lieux et le nombre réduit des assaillants, l'attaque était conçue dès le départ en «aller simple» si l'on ose dire d'un événement aussi grave. Au moment où ces lignes sont écrites, aucune revendication n'a été formulée par les terroristes. Personne ne sait non plus de quel groupe terroriste ils font partie. Pourtant, on a vite entendu des chaînes télés rapporter que selon des «témoignages», les assaillants auraient fait irruption dans le hall de l'hôtel au cri «d'Allah Akbar». Naïveté ou mauvaise foi' Ou les deux' Les observateurs plus sérieux savent que le Mali et toute la région du Sahel sont infestés de toutes sortes d'individus aussi louches les uns que les autres. Du grand banditisme, de trafiquants de drogue, de contrebandiers, mais aussi de nombreux agents de services de renseignements de plusieurs pays. Cela se vérifie si l'on prend la peine de remonter l'actualité de ces dernières années dans cette zone. Des groupes terroristes portant divers sigles y ont sévi. Al Qaîda, Mujoa, Ansar Eddine, Daesh, etc. Leur but est le même et les commanditaires aussi. Et quand ils sont confondus, ils prétendent avoir fait allégeance. Il y a eu aussi dans cette zone des prises d'otages dont l'appartenance des auteurs n'a jamais été claire. Comme ces deux journalistes de radio France internationale (RFI), enlevés et assassinés en 2013, à la sortie du domicile d'un responsable touareg qu'ils venaient d'interviewer. L'enquête n'a jamais été rendue publique. Ceci étant, l'opération d'hier ressemble à une tentative de desserrer l'étau sur les réseaux terroristes basés en Europe qui connaissent de sérieux revers, par une action (de grande sonorité), sur un autre terrain. C'est-à-dire en Afrique qui dans cette guerre mondiale est le «ventre mou» de la planète. Les Maliens devraient en tirer les leçons et ne plus tomber dans le jeu de la division. L'Accord de paix conclu à Alger est, pour eux, l'arme absolue contre le terrorisme!




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