Diversifier l'économie

Le dernier rapport de la Banque mondiale (BM) sur l'Algérie (30 mai 2023) fait un constat mi-figue mi-raisin sur le développement de l'économie du pays. Dans un style qui ne fâche pas, le rapport souligne d'emblée que l'Algérie s'en est tirée à bon compte en 2022 grâce aux revenus des exportations des hydrocarbures. La production d'hydrocarbures et les recettes d'exportation continuent d'occuper une place centrale dans l'économie algérienne, souligne la même source. Et, c'est le redressement soutenu de la production d'hydrocarbures qui a contribué à la reprise de l'économie. Par les chiffres, le secteur pétrolier et gazier a représenté 19% du produit intérieur brut (PIB), 93% des exportations de marchandises et 38% des recettes budgétaires entre 2016 et 2021. Mais, le rapport de la BM reconnaît qu'il y a une activité hors hydrocarbures qui a bénéficié d'un redressement de la production dans l'agriculture ainsi que dans les industries manufacturières et le secteur des services.Les exportations hors hydrocarbures étaient passées de 1,7 milliard de dollars en 2019 à 7 milliards en 2022, avec l'objectif d'atteindre la barre des 10 milliards de dollars, mais cela aurait été insignifiant sans les recettes tirées des exportations des hydrocarbures. Ajoutant que malgré le faible niveau des investissements intérieurs et des politiques d'importation plus strictes, les importations de marchandises ont augmenté de 7,4% en 2022, à la suite de la hausse des cours mondiaux des matières premières. Ce qui n'a pas empêché les réserves internationales d'augmenter à un niveau de 61,7 milliards de dollars à la fin de 2022, soit de quoi couvrir environ 16,3 mois d'importations de biens et de services.
L'Algérie a progressé sur le plan du développement économique et humain, relève le rapport de la BM, précisant que le pays a pratiquement apuré sa dette multilatérale en 2008, investi dans des projets d'infrastructures propices à la croissance économique et mis en place des politiques sociales à caractère redistributif qui ont contribué à faire reculer la pauvreté et à fortement améliorer les indicateurs de développement humain. Cela a été possible à la faveur du boom des hydrocarbures enregistré au cours des deux dernières décennies. Le rapport de la BM accommode son constat en soulignant que l'Algérie aspire à diversifier son économie afin d'élargir ses sources de revenus et améliorer les perspectives d'emploi, en particulier pour les jeunes, touchés par le chômage.
Dans ce sens, le rapport relève que depuis 2020, le gouvernement a pris des mesures pour stimuler les investissements étrangers et nationaux, dont la nouvelle loi sur les hydrocarbures, nouvelle législation sur l'investissement et nouvelles lois sur la monnaie et le crédit ainsi que sur les partenariats public privé, sans donner ni bilan ni perspectives de ces actions. Assez tôt pour le faire, ou parce qu'il n'y a pour le moment aucun retour d'écho dans le sillage de ces mesures '