Algérie

Distribution gratuite de livres



Distribution gratuite de livres
Il y avait foule, samedi dernier, à la Grande-Poste d'Alger devant un chapiteau dressé à l'occasion d'une opération de distribution gratuite de livres, anciens notamment, organisée par le groupe de bénévoles Ness el khir. Cette action, première du genre, qui s'est déroulée pendant deux jours, s'inscrit dans le cadre de la célébration de la journée du savoir. La collecte qui a duré trois mois a été lancée via Facebook, une période qui a permis à ceux qui voulaient faire don de leurs ouvrages de s'approcher du groupe qui s'est organisé par secteurs : Alger-Centre, est, ouest et sud. Les initiateurs, qui activent dans divers domaines, ont choisi, cette fois-ci, de coller à l'actualité et de s'intéresser à un domaine quelque peu délaissé. « Nous nous sommes inspirés de ce qui se fait en Europe. Il y a des personnes qui aimeraient lire, mais qui n'ont pas les moyens d'acheter des livres, donc nous leur offrons cette opportunité », a indiqué Laksi Djamel, membre actif du groupe. Il a été collecté, selon lui, environ 5.000 ouvrages, toutes spécialités confondues : des livres d'histoire, des livres scolaires et parascolaires, des romans, des livres religieux, des dictionnaires, d'anciennes revues, des bandes dessinées ...dans les langues arabe, française, anglaise et amazigh. Des ouvrages écrits par des auteurs algériens, comme Malek Haddad, Assia Djebbar, Rachid Boudjedra, Z'hor Ounissi, Wassini Laredj, Mouloud Mammeri, Rachid Mimouni et des auteurs étrangers de renommée mondiale comme Albert Camus et bien d'autres. Les livres politiques sont automatiquement retirés du lot, selon Mahrez Oudina, « on ne fait pas de politique », dit-il. 70% des ouvrages mis à la disposition du public ont été vite liquidés, d'après lui. Les gens qui ont pris connaissance de cette distribution sont venus en masse. Une forte demande a caractérisé cette distribution gratuite. D'ailleurs un attroupement s'est formé le lendemain (hier) avant l'arrivée des chargés de cette opération. « Lorsque nous sommes arrivés, nous les avons trouvés sur place, ils nous attendaient », a-t-il souligné. Qui a dit que les Algériens ne s'intéressaient pas à la lecture ' L'expérience du groupe Ness el khir a prouvé le contraire. Les lecteurs, jeunes et moins jeunes, sont retournés chez eux avec plein de livres, à l'instar de ce retraité qui a déniché sept romans d'auteurs algériens et étrangers ou encore ce père de famille qui a pris un dictionnaire français-anglais et un autre ouvrage d'apprentissage de l'anglais. « C'est pour mes enfants », a-t-il dit. Pour Hamadache Hamid, membre actif du groupe, il s'agit d'une « aumône » constante. « Les ressources scientifiques peuvent se transmettre de génération en génération, il faut faire profiter tout le monde en donnant les ouvrages qu'on a déjà lus. Nous sommes la oumma de Iqraa », dit-il. Au niveau du jardin de la Grande-Poste, une dizaine de « libraires » ambulants dressant leurs tables quotidiennement pour la location, l'échange et la vente d'anciens ouvrages ont fait exception durant ces deux jours en suivant l'exemple de Ness el khir en faisant don de leurs ouvrages et autres revues. « Près de 700 ouvrages dont des romans classiques, policiers et anciennes revues ont été mis gracieusement à la disposition du public », a indiqué Mohamed B. qui active dans ce domaine depuis des années. Ces libraires ambulants qui détiennent une autorisation de l'APC d'Alger-centre souhaiteraient bénéficier de kiosques pour pouvoir activer légalement et travailler à longueur d'année. « Quand il pleut ou quand il y a du vent, nous ne pouvons pas travailler », a-t-il regretté.




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