Algérie

Distribution et commercialisation des produits pétroliers



Naftal, entre service public et exigences du marché Continuer à garantir un service public tout en faisant face à la concurrence, telle est l?équation que doit résoudre l?Entreprise nationale de distribution et de commercialisation des produits pétroliers (Naftal) pour maintenir son équilibre financier. Avec 192 milliards de dinars de chiffre d?affaires à la clôture de 2006, l?Entreprise nationale de distribution et de commercialisation des produits pétroliers (Naftal), filiale à 100 % du groupe pétrolier Sonatrach, a enregistré une croissance de 6%. Une croissance qui devrait être reconduite au terme de l?exercice actuel. Chiffre rassurant, certes, cachant, néanmoins, une fragilité. La structure du volume d?affaires révèle une dominance des produits à prix administrés (carburants terres et GPL). Les carburants terre (essences et gasoil) participent à hauteur de 60% dans le CA et les GPL à 11,5% (dont 73% en conditionnement de gaz butane). Par l?effet de la dynamique engendré par le plan de dépenses publiques et l?accroissement du parc automobile national, le distributeur des produits pétroliers a été amené à fournir un supplément de 371 291 tonnes de gasoil entre 2006 et 2005. Ces six dernières années, la consommation de ce carburant est passée de 3,6 millions de tonnes à 6,1 millions de tonnes, selon des données officielles. Il faut préciser à ce sujet que les installations disponibles raffinent à plein régime, soit à 6,1 millions de tonnes par an. De janvier à août, Sonatrach a dû débourser 52 millions de dollars US (100 000 tonnes) pour importer les volumes nécessaires à la satisfaction des besoins du marché domestique. Naftal ne couvrent ainsi son manque à gagner que par les marges des produits à prix libres, en l?occurrence les bitumes, les lubrifiants, les pneumatiques et les carburants pour l?aviation et la marine (AVM). Sauf que là aussi, la rude concurrence que lui livrent les fournisseurs privés ponctionne l?opérateur public d?importantes parts de marché. Sur les lubrifiants et les pneumatiques, Naftal n?arrive pas à freiner une forte tendance à la baisse. "Le repli des ventes de lubrifiants terre amorcé depuis 2002 s?est poursuivi au cours de l?année 2006" constate le rapport annuel 2006 de Sonatrach. Même si l?entreprise continue à détenir 51% du marché, elle fait face à une concurrence (nationale et étrangère) de plus en plus agressive. Dans les pneumatiques, le marché a totalement mû. Le système d?achat de Naftal se révèle dépassé par l?évolution des pratiques commerciales. Autrefois, Naftal passait des commandes auprès des fabricants mondiaux pour d?importantes quantités. Aujourd?hui, ces mêmes fournisseurs ont cédé l?exclusivité de la représentation de leurs marques sur le marché à des distributeurs privés. In fine, Naftal est devenu un simple client. En 2006, elle a enregistrée une forte régression de 52 %. En partie, faut-il le préciser, la diminution est due à une rupture de stocks causée par "la concrétisation tardive des contrats d?importation". Sur les AVM, il a été constaté une régression de 5% des ventes. Parmi les gros clients, figure Air Algérie qui, conséquemment au renouvellement de sa flotte, fait une économie de 3% sur sa facture carburant. Sur le carburant marine, c?est un arrêt technique de barges empêchant le soutage des navires ainsi que la rupture de stocks en fuel bunker/c au centre marine de Béthouia (retards dans les travaux de réfection du pipeline de réception) qui ont engendré un manque à gagner estimé à 8%. Par contre, les ventes de bitumes croissent de 21 %. C?est le seul segment dans lequel Naftal réussi à ravir des parts de marché à ses concurrents passant de 65% en 2005 à 68% en 2006. C?est en équilibrant entre ces différents métiers que Naftal doit maintenir sa santé financière retrouvée au lendemain de sa recapitalisation (2002) et de son désendettement (2006). Parmi les axes de développement figurent la mise à niveau du réseau de stations-service afin que celui-ci puisse générer des revenus "extra pompes", à l?image de la restauration, le loisir, la publicité?etc. 30 stations aux normes internationales seront mises en service entre 2007 et 2008. La modernisation des centres enfûteurs, des dépôts nationaux et régionaux et la construction de pipeline participeront à la réduction des coûts. D?importantes recettes sont, également, attendues de l?entrée en vigueur du nouveau protocole avec les emplisseurs privés. Le poids du service public devrait, par ailleurs, être allégé à la faveur d?un système de subvention du transport vers le sud à l?image de ce qui est en vigueur pour les produits de premières nécessités. Il devrait entrée en application en 2008.


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