Le ciment que produit l’ECDE de Chlef, au niveau de son complexe d’Oued Sly, connaît une vive tension depuis quelques semaines. Est-ce dû à un déséquilibre entre l’offre et la demande, au diktat des intermédiaires ou à une désorganisation du circuit de distribution ? Toujours est-il que le phénomène ne peut être lié à une insuffisance de la production, dans la mesure où celle-ci est passée de 1 000 000 t à 2 200 000 t par an, depuis 2004.
Le sac qui est cédé au niveau de l’usine à 225 DA est écoulé étrangement sur le marché local entre 340 et 350 DA. Ce prix est appliqué surtout par des grossistes de ciment qui s’approvisionnent auprès de l’entreprise publique en question et dont le nombre a été révisé à la baisse après le travail d’assainissement mené l’année dernière par les services de la direction du commerce, des prix et de la répression des fraudes, en collaboration avec la direction de l’ECDE. " Nous avons mobilisé toutes nos équipes pendant trois mois pour éliminer les commerçants qui ne disposaient pas de locaux commerciaux .Le but étant d’arriver à sélectionner des revendeurs agrées de la cimenterie, sur la base d’un cahier de charges bien défini. Malheureusement,nous constatons que cela n’a pas été fait et que nous sommes revenus presque au point de départ concernant la commercialisation de ce matériau de construction " nous ont indiqué des responsables de la direction du commerce . La direction de l’ECDE a plutôt axé sa stratégie cette année sur la vente de son produit uniquement, allant jusqu’à imposer des conditions draconiennes à sa clientèle.Outre le paiement au comptant et l’obligation faite aux commerçants et entreprises d’enlever régulièrement les quantités de ciment, elle exige d’eux le versement d’une "avance commerciale " que beaucoup assimilent à une caution de garantie. Pour l’EDIMCO, par exemple, celle-ci s’élève à 1,3 milliard de centimes pour un programme prévisionnel de 30 000 t par an." Nous sommes un ancien partenaire de la cimenterie qui a toujours honoré ses engagements vis-à-vis de cette entreprise, mais force est de constater que les mesures de vente imposées par cette dernière constituent autant un blocage qu’un encouragement à la spéculation. Car non seulement nous avons les capacités voulues pour une telle activité, mais en plus nous vendons le ciment à un prix raisonnable " souligne à ce propos un cadre de l’EDIMCO. Celle-ci, selon le même responsable, ne reçoit actuellement que 400 sacs par jour, qu’elle distribue à travers ses quatre unités implantées à Chlef, Oued Fodda, Boukadir et Sidi Akkacha. Elle ne peut de ce fait contribuer à la satisfaction du marché et ou à juguler le phénomène de la spéculation. Le PDG de l’ECDE a affirmé que 50 000 t de ciment sont dégagées mensuellement pour les seuls revendeurs de la wilaya, accusant certains d’entre eux d’écouler la marchandise en dehors de la Wilaya. Il a indiqué que la mission de son entreprise se limite à produire et commercialiser à l’intérieur du complexe et que le contrôle du marché relève d’autres services. Il faut dire que les bons d’enlèvement délivrés par la cimenterie se vendent au su et au vu de tout le monde,non loin de la zone industrielle , à des prix qui rapportent à leurs bénéficiaires entre 2 et 3 millions de centimes le bon de 20 t. Pendant que les uns et les autres se rejettent mutuellement la balle, le trafic prend de l’ampleur et risque de ralentir sérieusement les chantiers de construction en cours à travers la région.
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Posté Le : 12/02/2007
Posté par : hichem
Ecrit par : A. Yechkour
Source : www.elwatan.com