Une meilleure disponibilité du médicament et un meilleur écoulement du
produit national, les pharmaciens voient en la décision du gouvernement de
confier la mission de distribution des médicaments aux producteurs un moyen de
lutter contre les pénuries répétées qu'a connues ces dernières années le
marché. Dans un communiqué rendu public, le syndicat national des pharmaciens
d'officines (SNAPO) exprime son soutien à cette décision qu'il estime qu'elle
sera en mesure de supprimer les mauvais intermédiaires qui sont à l'origine de
certaines pratiques qui ont nui jusque-là au marché, notamment les rétentions
de certains produits, provoquant ainsi la crise. Pour le syndicat, cette
nouvelle mesure va permettre aux pharmaciens «de constituer facilement des
stocks de sécurité susceptibles de répondre à la demande des citoyens, lutter
contre les pénuries et garantiront un meilleur écoulement de la production
nationale qui souffre face à la concurrence déloyale du produit importé».
Le syndicat rappelle à cet effet
que cette approche directe envers le pharmacien a déjà été adoptée au début des
années 90 par Saidal, ce qui a permis de pallier à une grave crise de
disponibilité des médicaments pour une nomenclature de 70 produits seulement à
l'époque et qui a été élargie aujourd'hui à plus de 315 produits. «C'est une
opération qui a donné des résultats positifs en matière de disponibilité et qui
a permis aux producteurs qui ont pris cette initiative d'assurer un meilleur
écoulement de leurs produits», assure le syndicat qui aspire, grâce à cette
nouvelle mesure, «à de meilleures conditions économiques et financières en
attendant le nouveau décret sur les marges bénéficiaires». Cette mesure
constitue aussi pour les pharmaciens une bouffée d'oxygène car, disent-ils,
«nous aspirons en tant que pharmaciens à de meilleures conditions en matière de
délais de payement et de remises». Un avantage qu'attribue habituellement la
majorité des producteurs nationaux mais qui était «utilisé par certains grands
distributeurs à leur propre profit».
Pour le SNAPO, cette stratégie tracée
par les pouvoirs publics… «ne peut se concrétiser si nous gardons le décret
98-44 du 1er février 1998 portant sur l'échelle des prix du médicament. Ce
décret place tous les produits (importés et locaux) au même pied d'égalité».
Actuellement, la marge moyenne attribuée à tous les médicaments se situe entre
20 et 25% sans distinction entre produit local et générique par rapport aux
produits importés, ce qui place le produit importé parmi les produits chers.
Sur la concurrence déloyale, le syndicat souligne que de nombreux grands
distributeurs préfèrent traiter avec les laboratoires étrangers et ne proposent
aux officines que les produits importés.
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Posté Le : 18/09/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : Mokhtaria Bensaâd
Source : www.lequotidien-oran.com