Distribution de courrier: Mais où sont passés les facteurs ?

Des habitants de Ras El Aïn et Kouchet El Djir continuent d'aller chercher eux-mêmes leur courrier au centre du tri postal de Saint Charles et cela dure depuis plusieurs mois. Les maintes doléances de toute une population ne semblent pas avoir fait réagir les responsables d'Algérie Poste, pour tout simplement recruter un facteur, opération rendue simple par les différents dispositifs d'aide à l'emploi des jeunes.

 Hier encore et comme c'est le cas tous les jours de la semaine, il était 9 h, quand le grand portail s'est ouvert devant une centaine de personnes venues voir si elles avaient du courrier. Un agent fait l'appel à partir d'une niche de gardien et, dans un brouhaha envahissant, il devient même impossible d'entendre. Généralement parmi ces citoyens lésés, on retrouve en majorité des retraités et des femmes et chacun étale, à sa manière, ses déboires tout en étant unanimes à dire que la couverture postale est désastreuse. Certains d'entre eux confient qu'ils viennent chaque matin dans ce lieu et s'interrogent sur les raisons de ce changement radical étant donné que dans une situation normale, le courrier parvient à son destinataire et non le contraire car dans ce cas, pourquoi payer les droits d'envoi.

 Un jeune facteur, un lourd sac au dos, s'apprêtait à regagner le quartier qui lui est confié. Approché, ce dernier confirme que la mission du facteur se complique aussi bien par rapport aux conditions de travail que par la charge qui lui est confiée, illustrant ses dires par une moyenne de 250 à 300 lettres, tous genres compris, distribués quotidiennement, et ce, du dimanche à jeudi. Un ancien facteur, quant à lui, témoigne qu'au temps des PTT, les facteurs étaient transportés jusqu'au quartier qui leur sont désigné alors que depuis quelques années ces agents doivent se déplacer parfois par leurs propres moyens. Aussi et même si la mission s'avère difficile pour ceux qui sont en charge des nouveaux ensembles immobiliers au vu de l'absence des conditions minimales (adresses et boîtes postales). Même ceux des anciens quartiers de la ville sont confrontés à un travail de titans étant donné que dans plusieurs cas, des quartiers sont jumelés et par conséquent la charge de travail passe du simple au double. D'ailleurs, certains gérants de KMS ont eu la géniale idée de créer des boites postales qu'ils louent jusqu'à 1.000 DA par mois à des citoyens soucieux de recevoir leur courrier. Cette option fait également l'affaire du facteur du moment que certains citoyens se portent volontaires pour aller, chaque jour, récupérer leur courrier du centre de tri.