Les habitants de la ville-phare de la wilaya des eaux, celle d'El Tarf, la célèbre cité balnéaire d'El Kala, sont à bout. Comme une vieille rengaine, la grande soif de l'été est revenue cette année encore en dépit des innombrables engagements, promesses, financements et projets alloués pour en finir une fois pour toute avec ce que beaucoup, rationnels par nature, ont fini par admettre comme une malédiction, un sort jeté, le mauvais oeil.En effet, ni l'argent, ni le ballet des ministres de l'Hydraulique puis des Ressources en eau, dont certains ont fait plusieurs fois le déplacement dans leur courte carrière, ni les innombrables commissions, comités, réunion en tout genre n'ont pu apporter de solution durable et définie. Pas une seule goutte d'eau pendant des jours et des semaines aux moments cruciaux de l'année.
Comme l'année précédente, celle aussi qui l'a précédé, et encore celle d'avant et ainsi de suite, des quartiers de cette ville qui se targue d'être touristique sont restés sans une goutte du précieux liquide pendant près d'un mois notamment à le secteur ouest où est concentré le tiers de la population soit 10 000 habitants sans les vacanciers qui ne sont pas aussi nombreux cet été.
Il y a deux ans et demi et après deux décennies faites de mille misères, une nouvelle conduite de 600 mètres et deux nouveaux forages devaient entrer en fonction pour renforcer les 4 forages de Bordj Ali Bey qui alimentent cette partie de la ville depuis 1990 avec un débit approximatif de 60 litres/seconde.
Ces projets et d'autres, plus localisés dans le réseau de distribution, devaient équilibrer le rationnement de l'eau car c'est bien de cela qu'il s'agit puisque dans le meilleur des cas, quand tout marche «normalement», les abonnés de l'Algérienne des eaux (ADE) reçoivent leur ration une demi-journée en 5 jours.
Nous avons pu découvrir que ce genre d'informations sur l'état des lieux parviennent faussées ou édulcorées aux responsables régionaux et centraux du secteur pour qui El Tarf, du moins les chefs-lieux de communes sont alimentées 24h/24. Ce qui n'est pas tout à fait faux puisque une dizaine de communes ont connu des améliorations mais loin, très loin des 24h/24 comme on le prétend. Ce dernier épisode de la grande soif à El Kala qui en est à son 21 jours a pour origine une panne des forages où 3 des 4 pompes ont grillées à cause d'une coupure de courant. Ce n'est pas la première et on serait impressionné par le nombre de pompes grillées qui sont remplacées dans l'année à cause précisément de ces coupures.
C'est la faute aux cigognes et à l'humidité de l'air explique Sonelgaz depuis des années également. Entre deux coupures qui grillent les pompes, ce sont les casses sur l'adduction de 18 km qui provoquent les pénuries de plusieurs jours. Une situation que se renouvelle inlassablement depuis deux décennies et c'est précisément ce qui provoque la colère des abonnés de l'ADE. «Pourquoi c'est la même chose chaque année avec tous les moyens qui sont mis en oeuvre, c'est la question qu'il faut se poser et agir en conséquence», le faisaient remarquer dimanche des citoyens excédés venus se plaindre au maire et au chef de daïra qui admettent qu'ils font face à la colère populaire alors qu'ils sont tout aussi victimes des promesses et des engagements non tenus par les responsables de l'ADE et de la Direction des ressources en eau.
Ce que par ailleurs nous avons pu constater lors des rencontres avec des comités de quartiers. Des promesses et des engagements pris devant les autorités de la wilaya et restés sans lendemains.
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Posté Le : 30/07/2020
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Slim Sadki
Source : www.elwatan.com