Israël n'assistera pas à la Conférence internationale sur le désarmement
nucléaire qui s'ouvre le 12 avril à Washington et à laquelle des pays arabes et
musulmans, dont l'Algérie, sont invités. L'Etat hébreu confirme son refus de
parler de sécurité et de paix. Que fera maintenant la Communauté internationale
?
Après la signature, jeudi à Prague, du nouveau traité Start entre Américains
et Russes sur la réduction significative de leurs arsenaux nucléaires, une
quarantaine de pays (47 pays) sont invités par le président américain Barack
Obama à se retrouver, les 12 et 13 avril, à Washington pour une conférence
portant, d'une part, sur l'arrêt de la prolifération nucléaire dans le monde et
leur abolition à long terme et, d'autre part, sur la mise en place d'une
stratégie de lutte contre les tentatives du terrorisme mondial de s'emparer
d'armements nucléaires. L'Algérie est officiellement invitée ainsi que
plusieurs autres Etats arabes et musulmans, tels le Pakistan, l'Egypte, la
Syrie, etc.
C'est ce moment d'engagement
«solennel» de la communauté internationale pour un futur débarrassé des
spectres des armes de sa propre destruction (les armes atomiques) qu'a choisi
le gouvernant d'Israël pour marquer sa différence. Le Premier ministre
israélien, Benyamin Netanyahu, a annoncé, vendredi matin, qu'il n'assistera pas
à cette rencontre historique, préférant envoyer un ministre «obscur» de son
gouvernement, celui du renseignement général. La raison invoquée par Israël est
sa crainte que les Etats musulmans profitent de cette rencontre pour obliger
Israël à ouvrir ses installations nucléaires aux inspections de l'Agence
internationale de l'énergie (AIEA) qui, rappelons-le, est un organe légitime de
l'Onu. Rien que ça !
En clair, Israël, qui n'a jamais
accepté de signer le Traité international de non-prolifération nucléaire (TNP),
ni accepté un quelconque contrôle de ses activités nucléaires, confirme sa
volonté de violer toutes les règles du droit international observées par le
reste du monde, et prouve, pour ceux qui croient encore que ce pays est une
démocratie, qu'il es un Etat voyou, hors la loi.
Ce n'est pas tout : puisque
prétextant une hypothétique menace iranienne, Israël multiplie son activisme
pour une guerre contre ce pays. Mieux encore, Israël mène aujourd'hui une
campagne internationale en Occident pour dénoncer les aspirations des pays
arabes et musulmans pour l'acquisition de centrales nucléaires pour la
production de l'énergie dite civile. Israël cite le cas de l'Algérie, de la
Jordanie, de la Syrie, de Qatar et même du Nigeria et du Sénégal. Israël
soupçonne ces pays de vouloir acquérir la maîtrise de l'énergie civile pour la
détourner vers des objectifs militaires. Par contre, Israël refuse catégoriquement
tout contrôle international (AIEA) de ses propres installations. Certains
analystes estiment que l'Etat hébreu dispose actuellement de 200 ogives
nucléaires et de quelques dizaines de vecteurs porteurs. Suffisant pour
déclencher une conflagration nucléaire dans tout le proche et moyen-Orient.
D'autres pensent qu'Israël est
loin d'avoir une telle force de persuasion et joue à garder secret sur ses
capacités atomiques afin de dissuader toute tentative d'attaque contre son
territoire. Pourtant, lors de la première du Golfe (1.990), Israël a dû
recourir aux aides des USA de Bush père pour disposer de missiles Patriot afin
de contrer les Scud irakiens.
Hors ce débat, «Chat échaudé
craint l'eau» dit l'adage. Pourquoi Israël refuse le contrôle de l'AIEA, si
tant est qu'il n'a rien à se reprocher ? Par ailleurs, en refusant de se rendre
à Washington, Israël vise à braquer les critiques de la communauté
internationale sur lui, critiques auxquelles il va répondre par l'éternelle
menace iranienne. Et l'on est reparti pour un deuxième tour : centrer la
question de la sécurité mondiale sur la «menace iranienne». Vieux stratagème
diplomatique qui a effectivement fonctionné lors de la Conférence mondiale
contre le racisme et les discriminations de «Durban I», tenue en Afrique du Sud
en 2.001, et «Durban II», tenue à Genève en 2009.
La différence, cette fois-ci, est
que les puissances mondiales, à leur tête les USA, n'ont pas attendu les
«alertes» d'Israël pour «tancer» l'Iran sur ses ambitions nucléaires
militaires. Barack Obama et Dmitri Medvedev l'ont annoncé, jeudi dernier, à Prague,
lors de la conférence de presse qui a suivi la signature du nouveau Traité
Start. Israël est mis à nu.
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Posté Le : 11/04/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : Notre Bureau De Bruxelles : M'hammedi Bouzina Med
Source : www.lequotidien-oran.com