Dissuasion
En réaction à la hausse vertigineuse des prix d?un bon nombre de produits de large consommation enregistrée ces dernières semaines, le gouvernement s?est résolu, mercredi dernier, à faire quelque chose pour tenter d?enrayer la crise. Parmi les décisions prises, Belkhadem et ses ministres ont convenu notamment de garder un ?il sur les fluctuations des prix des fruits et légumes. Et en cas de hausses excessives, ils se sont promis d?intervenir. Mais avant qu?ils aient à en arriver là, des instructions fermes ont été données pour que l?on garantisse un approvisionnement régulier des marchés. Pour veiller à l?application sur le terrain des résolutions arrêtées, un comité de veille ad hoc a même été créé. Maintenant, il ne reste plus aux petites bourses qu?à croiser les doigts et espérer que le niveau des prix reviendra bientôt à la normale. Car aussi salutaires qu?elles puissent paraître, les mesures prises peuvent n?avoir aucun effet. Cela non parce que le gouvernement n?aimerait pas que les choses changent (après tout, il n?a rien à gagner si la situation dégénère), mais parce qu?il ne maîtrise pas la réalité du marché. C?est le cas, par exemple, concernant le lait et le blé, des matières que nous importons en grandes quantités et dont les prix se sont envolés sur le marché international. A ce propos, si l?Etat veut vraiment éviter une crise du lait, il paraît n?avoir d?autre choix que de mettre la main à la poche et de continuer à soutenir les producteurs. Au risque de jouer aux rabat-joie, il n?est également pas évident que le gouvernement parvienne à changer grand-chose sur le marché national. Cela d?abord parce ce sont les monopoles, installés depuis des lustres, qui y dictent leur loi et puis parce que les impressionnantes quantités de légumes importées pour casser les prix se retrouvent souvent entre les mains de ceux que l?on est censé combattre. Cela ne veut pas dire pour autant que la situation est complètement désespérée. Pas du tout ! Les choses peuvent changer et l?idéal serait de commencer d?abord par se donner les moyens d?être moins dépendants de l?extérieur. En attendant d?y parvenir, toutes les décisions qui pourraient être prises pour agir sur les prix ne pourront être considérées autrement que comme de simples actions de dissuasion justes bonnes pour susciter des craintes éphémères dans le camp des spéculateurs.
Posté Le : 18/08/2007
Posté par : sofiane
Ecrit par : Zine Cherfaoui
Source : www.elwatan.com