Algérie

Dissolutions



Dissolutions
«Qui veut noyer son chien l'accuse de rage.» ProverbeUn peu partout dans le pays, les travailleurs du secteur public, dans le bâtiment ou les travaux publics, font entendre leurs voix pour attirer l'attention des responsables sur l'état de leurs entreprises menacées dans leur existence même. Peut-être que la campagne électorale qui va bientôt s'ouvrir leur apportera une réponse, dans un sens comme dans l'autre. La campagne électorale est comme la lutte de Libération: c'est la période la plus propice aux espoirs les plus fous. Si pendant la lutte de Libération, les gens qui étaient engagés sur le terrain étaient la plupart du temps sincères, c'était parce qu'ils risquaient leur vie à tout moment, par contre, ceux qui mènent une campagne électorale n'ont rien à perdre. Ils peuvent promettre monts et merveilles, rien ne les oblige à tenir leurs promesses surtout si les urnes sont continuellement bourrées et surtout si la loi n'est pas faite pour tout le monde. Alors, le bon peuple se réveille quelques décennies plus tard avec l'impression d'avoir été floué, bafoué et trompé. La première constatation à faire est de comparer la trésorerie des entreprises publiques, en général, défaillantes ou en voie de l'être à cause des restructurations criminelles ou à cause de la gestion catastrophiques de cadres parachutés, avec la fortune de ceux qui les ont gérées, ou qui ont désigné leurs gestionnaires ou bien se sont appliqués à leur ajuster des textes et des règlements sur mesure. Cette comparaison faite, on ne s'étonnera pas de voir les anciens défenseurs du secteur public se reconvertir dans le privé, d'investir dans le même créneau qui leur avait assuré de juteux profits et de passer le plus clair de leur temps à obscurcir l'avenir de tout le secteur public. C'est par la constitution de lobbies très actifs que les croque-morts de l'économie nationale et les chantres du profit à moindre risque mènent une lutte sourde et efficace. Quand le projet de réalisation d'une voiture typiquement nationale met vingt années pour mourir avant de naître, le citoyen est en droit de se poser des questions sur la dénomination des lobbies qui ont retardé la mise en service d'une usine qui devait constituer un jalon important dans la réalisation d'une infrastructure industrielle mise à mal par des années de mauvaise gestion et de terrorisme. Y a-t-il eu une lutte sans merci entre le lobby italien et le lobby français' Est-ce finalement le lobby des importateurs de voitures toutes faites qui a, en fin de compte, triomphé des valses-hésitations des gouvernements instables' A quel lobby ont pu obéir ces terroristes qui brûlent une usine de montage électronique ou une entreprise de travaux hydrauliques dont le matériel a été entièrement détruit à proximité d'un barrage. Quelle est la motivation des responsables qui se détournent de la situation de ces entreprises du bâtiment ou des travaux publics qui subissent la concurrence déloyale des entreprises étrangères qui ont la possibilité d'employer la corruption comme arme de dissolution massive' Faut-il encore parler de ceux qui viennent de supprimer l'exonération de la TVA sur les intrants importés, mettant ainsi les fabricants nationaux dans une situation inconfortable alors que les médicaments importés continuent à jouir de la législation antérieure, très favorable aux importateurs' Y-a-t-il un lobby derrière l'inertie de certaines entreprises nationales qui n'arrivent même pas à remplir leur cahier des charges' On se souvient bien des stocks d'invendus de l'usine de production des vannes de Berrouaghia qui ont été achetés par le constructeur de l'usine lui-même parce que les entreprises nationales continuaient à importer leurs vannes... Y-a-t-il des intérêts privés derrière la mise à mal de tout le secteur public'




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