Algérie

Dissolution de l'assemblée et réduction des prérogatives du président



Dissolution de l'assemblée et réduction des prérogatives du président
Rejetant les décisions de l'armée de dissoudre la nouvelle Assemblée élue et l'octroi de certaines prérogatives du président, les Frères musulmans semblent décidés à s'opposer à cette mainmise du Conseil suprême des forces armées égyptiennes.
à vingt-quatre heures de l'annonce des résultats du second tour de l'élection présidentielle, prévue officiellement pour demain, le ton monte entre l'armée et les Frères musulmans, alors que la place Tahrir au Caire se préparait hier à une grande manifestation.
Il faut croire que le 'coup constitutionnel" des militaires, qui viennent de s'octroyer de vastes prérogatives leur permettant de rester aux commandes quelle que soit l'issue de l'élection présidentielle, n'a pas laissé de marbre les forces politiques et la société civile en égypte. Les appels à manifester ont été lancés par des organisations de jeunes militants pro-démocratie avec le soutien des Frères musulmans, première force politique d'égypte et rivaux historiques des militaires qui dominent le système depuis la chute de la monarchie en 1952. C'est dire que l'on se dirige vers un bras de fer avec l'armée, et c'est les Frères musulmans, qui voient un 'coup d'état constitutionnel" au profit des généraux du CSFA, transformant dans les faits la présidence en coquille vide, qui mènent la fronde.
En effet, tout indique que le prochain chef de l'état se trouvera en pratique dans l'incapacité de faire passer la moindre loi sans l'assentiment des militaires, qui ont également décidé de récupérer à leur compte le pouvoir législatif à la suite de la dissolution de l'Assemblée du peuple, dominée par les islamistes. Cette dissolution a été prononcée samedi par l'armée sur la base d'une décision de justice invalidant le mode de scrutin des législatives tenues de novembre à janvier derniers, et une nouvelle assemblée ne devrait pas être élue avant la fin de l'année. Par ailleurs, l'armée se réserve aussi le droit d'intervenir dans le processus de rédaction de la future Constitution et gardera la haute main sur le système répressif grâce aux renseignements et à la police militaires, autorisés à arrêter des civils. Elle se réserve également toutes les questions la concernant directement, dont le droit de nomination ou révocation au sein de sa haute hiérarchie, se mettant ainsi à l'abri de tout changement que pourrait souhaiter le prochain président. Cela n'a pas laissé certaines capitales occidentales insensibles, à l'image de Washington, qui a réagi par le biais du Pentagone. Celui-ci s'est dit 'profondément inquiet" par les vastes prérogatives, dont le pouvoir législatif, que la junte militaire s'est attribuées. 'Nous sommes profondément inquiets par la déclaration concernant de nouveaux amendements à la Constitution, y compris par le moment (choisi pour) cette annonce alors que les bureaux de vote fermaient", a déclaré le porte-parole du ministère américain de la Défense, George Little. Selon lui, les états-Unis attendent du Conseil suprême des forces armées (CSFA), au pouvoir en égypte depuis la chute de Hosni Moubarak en février 2011, qu'il transfère 'l'intégralité du pouvoir à un gouvernement civil démocratiquement élu, comme le CSFA l'avait auparavant annoncé". De son côté, le ministre britannique des Affaires étrangères, William Hague, a indiqué que les élections présidentielles égyptiennes représentent 'un tournant décisif" pour le processus de transition vers la mise en place d'un gouvernement démocratique conduit par les civils. Il s'est dit toutefois très 'préoccupé" par l'annonce de la dissolution du parlement égyptien, en appelant à l'élaboration, le plus tôt possible, d'une nouvelle Constitution inclusive et la tenue de nouvelles élections législatives. L'Union européenne a salué, quant à elle, 'l'étape majeure" de l'élection présidentielle en égypte, mais a appelé au respect de la transition démocratique alors que l'armée vient de s'octroyer de vastes prérogatives. 'Les élections présidentielles sont une étape majeure dans la transition démocratique de l'égypte", a estimé Maja Kocijancic, porte-parole de la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton.
M T




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