En annonçant
accepter l'initiative lancée par une centaine de personnalités neutres du MSP,
en vue d'une rencontre de réconciliation avec l'aile dissidente, le leader du
MSP, Aboudjerra Soltani, semble décidé à mettre Menasra et les cadres
dissidents à l'origine de la création du «mouvement pour la prédication et le
changement» devant le fait accompli. Soltani qui s'exprimait devant la presse
en marge d'une manifestation de soutien au peuple palestinien à El-Oued, a
indiqué qu'il acceptait le principe de participer à une rencontre de concertation
autour de l'initiative des 100 personnalités, conditionnant toutefois sa
participation par la tenue de ce conclave à l'intérieur des institutions du
mouvement.
D'autre part, le
leader du MSP n'a pas écarté l'éventualité d'un retour au gouvernement
affirmant que son retrait de l'équipe Ouyahia n'est pas définitif. «Il ne
s'agit pas d'une initiative personnelle, c'est au Madjlis Echoura de décider de
mon retour ou non au gouvernement», a souligné Soltani. Ce dernier tout en
affirmant que la priorité «pour le moment» est de remettre de l'ordre dans la
«maison MSP», a indiqué que les portes restent ouvertes aux cadres dissidents
qui ont rejoint le «mouvement pour la prédication et le changement» affirmant
au passage que ces derniers ne représentent que 2,7%.
Nos tentatives
auprès des députés et sénateurs dissidents, pour connaître leur réaction aux
déclarations de Soltani, se sont avérées vaines. Néanmoins et selon un cadre du
mouvement à Oran, le nombre de dissidents qui ont rejoint le nouveau mouvement
ne cesse de croître, avec l'apport de nouveaux élus qui ont annoncé leur
démission du MSP. «Soltani parle de dialogue à l'intérieur des institutions, il
faudrait d'abord que ces institutions soient légitimes. Quant au taux de
dissidents avancés çà et là, l'opinion publique n'est pas dupe et sait qu'un
nombre important de cadres ont décidé de rejoindre le nouveau mouvement. C'est
d'ailleurs cette force qui a été à l'origine de la naissance du mouvement pour
la prédication et le changement», indique notre interlocuteur.
Par ailleurs et
dans un communiqué rendu public avant-hier et signé par une trentaine d'élus
représentant des APC et l'APW d'Alger, les rédacteurs du communiqué affirment
avoir démissionné du mouvement, et saluent l'initiative prise par des cadres
dissidents de créer un nouveau mouvement. Les démissionnaires affirment
apporter leur soutien total à ce mouvement.
Le conseil
consultatif, structure suprême du parti, qui s'était réuni en congrès
extraordinaire les 16 et 17 avril dernier, avait approuvé les résolutions
prises par le secrétariat des élus à l'encontre de neuf parlementaires, en
confirmant le gel de leur activité au sein des deux chambres et leur traduction
devant la commission de discipline. Des mesures avaient été également prises
visant l'exclusion du MSP de manière définitive de quelque 40 cadres ayant
signé l'acte fondateur du nouveau mouvement.
Le président du
conseil consultatif, tout en confirmant les décisions du conseil avait réfuté
l'existence de 28 députés parmi les dissidents, affirmant au passage que leur
nombre n'excède pas les 9 parlementaires entre sénateurs et députés. Il avait
en outre souligné que le Madjlis Echoura ne saurait tolérer un tel dépassement
mais les recours sont acceptés seulement de ceux qui ne sont pas des radicaux
et pour qui les portes restent ouvertes.
Au lendemain de
l'annonce de la dissidence et la création d'un nouveau mouvement, l'organe
suprême du MSP avait décidé le gel de l'activité de neuf parlementaires. Le
communiqué du Madjlis Echoura a indiqué que ces neuf cadres ont de façon
individuelle annoncé la création d'une structure en dehors de celles légitimes
du parti. Le Madjlis Echoura avait en outre indiqué que ces dissidents sont
responsables de leurs actes et que le MSP se démarquait d'eux et qu'il n'est
pas comptable de leurs comportements et de leurs déclarations publiques.
Les dissidents
avaient rendu public un communiqué, quelques jours auparavant, dans lequel ils
imputent la responsabilité de la situation que vit le mouvement à Aboudjerra
Soltani. Ils lui reprochent aussi «la déviation de la ligne de feu Mahfoud
Nahnah, les manoeuvres et les manipulations aux conséquences incalculables
ayant porté atteinte à l'image du parti».
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Posté Le : 03/05/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : Djamel B
Source : www.lequotidien-oran.com