Algérie

Dissensions autour de la règle du consensu



La règle du consensus dans les décisions entre les pays membres du Mercosur, en vigueur depuis 2000, a été au c?ur des débats jeudi lors du sommet semestriel des chefs d'Etat de ce marché économique qui regroupe Brésil, Uruguay, Paraguay et Argentine.À l'ouverture du sommet, le Président argentin Alberto Fernandez, qui a cédé à cette occasion la présidence tournante à son homologue brésilien Jair Bolsonaro, a appelé à maintenir ce consensus, «épine dorsale constitutive du Mercosur, son ADN, sa raison d'être».
«Le consensus a toujours permis d'éviter de prendre des décisions qui ont un impact ou qui nuisent à l'un des membres. Grâce au consensus, nous cherchons à atteindre un espace commun d'accord qui contribue à l'harmonie et au dialogue», a souligné le Président argentin de centre-gauche. Il entendait ainsi répondre à l'annonce, mercredi, du gouvernement uruguayen de centre-droit. Ce dernier a annoncé vouloir «négocier des accords commerciaux extra-zone», faisant fi de l'engagement des Etats membres pris en 2000 de négocier des accords commerciaux avec des pays ou des blocs tiers soit conjointement ou après l'autorisation des autres partenaires.
Le Président de l'Uruguay, Luis Lacalle Pou, a confirmé jeudi le souhait de l'Uruguay de négocier indépendamment, mais sans quitter le Mercosur où «nous avons plus de force, de taille et de puissance de négociation».
Le Président brésilien d'extrême-droite s'est, lui, montré plus critique contre les «visions archaïques» du Mercosur.
«L'utilisation de la règle du consensus comme instrument de veto et l'attachement à des visions archaïques de type défensif auront pour seul effet de consolider le sentiment de scepticisme et les doutes sur le véritable potentiel dynamisant du Mercosur», a déclaré Jair Bolsonaro.
Créé en 1991, le Mercosur compte plus de 300 millions d'habitants et constitue le cinquième marché économique mondial, selon le Fonds monétaire international (FMI).
Pour sa présidence de six mois à la tête du Mercosur, M. Bolsonaro s'est engagé «à travailler pour sauver les valeurs originelles du bloc, associées à l'ouverture et à la recherche d'une plus grande intégration de nos économies».
«Nous ne pouvons pas permettre que le Mercosur continue à être considéré comme synonyme d'inefficacité, de gaspillage d'opportunités et de restrictions commerciales», a-t-il souligné. L'Union européenne a conclu en 2019, après vingt ans de négociations, un traité de libre-échange avec les quatre pays du Mercosur. Mais il ne sera définitivement entériné qu'après avoir été ratifié par les Parlements de chaque Etat membre.
Or, de nombreux pays se montrent réticents, notamment en raison de l'augmentation de la déforestation en Amazonie brésilienne depuis le début du mandat de Jair Bolsonaro, début 2019.


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