Dispersion musclée des manifestants

Quarante-trois personnes ont été blessées, hier matin à Barcelone, lors de la dispersion par les forces de sécurité espagnoles de manifestants qui bloquaient une des entrées de la place de Catalogne.
Les manifestants qui contestent depuis près de deux semaines la précarité de leurs conditions socioéconomiques par l'occupation de la place de Catalogne, au centre de Barcelone, ont été invités de force à quitter cet espace, pour permettre aux services municipaux de nettoyer la place en prévision des célébrations de la Ligue des champions, prévue aujourd'hui. Une opération musclée qui a fait plus de 43 blessées, dont un policier. Cinq personnes ont été hospitalisées «pour des contusions multiples» selon une porte-parole du service des urgences médicales, précisant qu'il ne s'agissait pas d'un bilan «définitif». Des policiers ont fait usage de matraques et de balles en caoutchouc contre quelques dizaines de manifestants qui bloquaient une des entrées de la place et empêchaient pacifiquement, en s'allongeant à même le sol, le passage des camions de nettoyage. Les manifestants ont été amenés à se disperser pour laisser place à l'événement sportif précité, en détriment des questions plus fondamentales pour la préservation de la cohésion sociale secouée fortement par les conséquences de la crise économico-financière. La porte-parole de la police a indiqué qu'«une fois le nettoyage terminé, ils pourront revenir, mais sans les tentes, les couteaux et les objets potentiellement dangereux» en référence aux jeunes manifestant, qui «indignés» et soucieux de leur avenir, expriment leurs inquiétude par l'occupation des espaces publics, rejoints par les autres franges de société espagnole. L'incident survenu à la place de Catalogne, au centre de Barcelone, coïncide avec le deuxième jour marquant la fin à Deauville, en France, du sommet du G8 qui a renvoyé les questions liées à l'économie mondiale au sommet du G20. Ce qui dénote de la complexité du traitement par les membres des G8 et G20 des questions soulevées par les conséquences de la crise économico-financière sur leur économies respectives. L'Espagne, qui depuis plus de trente ans est qualifié de miracle économique, et a intégré l'espace européen en 1984, semble être l'espace premier par lequel la contestation populaire contre la précarité des conditions socioéconomiques s'exprime en réaction aux retombées des mesures restrictive prises sur les budgets des dépenses publics. Les revendications des manifestants, pour rappel, ont trait au chômage, à la corruption et au recul du rôle de l'Etat dans les secteurs de la santé et de l'éducation pour ne citer que ces derniers.