Algérie

Disparition/ Il décède le jour du 55e anniversaire de la création de la glorieuse équipe du FLN Abdelhamid Kermali, un géant s'en va



Départ - Le destin a voulu que le cheikh des entraîneurs, feu Abdelhamid Kermali, disparaisse le jour du 55e anniversaire de la naissance de la glorieuse équipe du FLN. Toute une symbolique.
La nouvelle a vite fait le tour des rédactions et des médias nationaux, voire étrangers, car l'homme n'était pas n'importe qui. A Sétif, sa ville natale, ce sont émoi et tristesse, surtout que l'annonce de son décès intervient le lendemain de l'élimination en Coupe d'Algérie de l'Entente, l'un de ses clubs de c'ur, par son autre amour, le MC Alger club avec lequel il avait gagné le titre de champion en 1999. Au stade Ahmed-Zabana, où s'est déroulée la rencontre MCO-USMA, comptant pour la même compétition, on a observé une minute de silence en hommage au défunt qui a joué, pour ceux qui ne le savent pas, six mois sous le maillot des Rouge et Noir en 1953 avant de rejoindre la France métropolitaine pour embrasser une carrière professionnelle. Lui, c'est Abdelhamid Kermali, celui qu'on surnomma pendant longtemps le Cheikh, le doyen des entraîneurs algériens pour avoir traîné durant des décennies sa silhouette et cette tête sur laquelle était vissée une casquette bleue ciel. La disparition de Kermali, qui souffrait et luttait courageusement depuis longtemps contre la maladie, est ressentie comme une grosse perte pour le football algérien, tellement le personnage avait un poids indescriptible. Cela est d'autant plus édifiant lorsqu'on redécouvre le parcours riche et héroïque de Kermali, qu'une simple page d'un journal ne peut contenir. Le destin a voulu que le Cheikh disparaisse un 13 avril, le même jour, il y a cinquante-cinq ans, où la fameuse et glorieuse équipe du FLN avait pris son envol avec le départ massif des joueurs algériens évoluant dans l'Hexagone pour rejoindre le combat à travers le football. Animé d'une réelle conscience révolutionnaire, Kermali, au même titre que ses autres coéquipiers, avait laissé tout tomber, gloire, argent, femme et carrière, pour donner une portée à la revendication algérienne. Ferhat Abbas ne se trompait pas lorsqu'il déclarait que «quand les footballeurs algériens ont quitté la France, du point de vue international, ça a été, si l'on peut dire, un boom ; parce que l'on considérait que nous étions isolés, que nous étions une petite poignée d'aigris. Or, ces ralliements démontraient, à l'évidence, aux yeux de l'opinion internationale que la Révolution et la Guerre d'Algérie intéressaient tous les Algériens». Et la révolution, Kermali la poursuivra une fois l'Indépendance recouvrée en sillonnant les terrains de football du pays avant de donner ses lettres de noblesse à ce ballon rond algérien à travers l'unique titre officiel sur le plan continental, soit la Coupe d'Afrique des nations de 1990 au sein d'un triumvirat composé de Noureddine Saâdi, Ali Fergani et le défunt Mourad Abdelouahab. Il remporta également l'unique titre de champion d'Afrique avec la sélection junior en 1979 qu'il qualifia au Mondial japonais la même année, avant de la laisser entre les mains de Rabah Saâdane et de Raykov. Avec l'Entente de Sétif, il truste les titres en compagnie de son compère de toujours Mokhtar Arribi, et il permet au Mouloudia d'Alger de regoûter au titre de champion vingt et un ans après. Kermali ne prendra sa retraite qu'à l'âge de 70 ans laissant derrière lui un parcours de géant et des souvenirs impérissables d'un véritable connaisseur du football. Un sage et un mage qui écrira en lettre d'or l'une des belles pages du sport roi en Algérie.


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