Algérie

Discours de Bouteflika devant les walis



Des ministres dans la cible Le discours du président Bouteflika, prononcé hier devant les walis, est un enchaînement de chiffres à travers lesquels il a essayé de mettre en évidence l’effort de l’Etat à traduire en actes, donc en réalisations, les promesses contenues dans son programme politique. Fidèle cependant à son habitude, le chef de l’Etat ne pouvait rater pareille opportunité pour faire des digressions et envoyer des messages politiques. Le premier en direction des ministres. Et cela pour rappeler que certains, conscients de leurs responsabilités, «travaillent en H24, alors que d’autres se comportent comme de simples citoyens». Pour les initiés, l’observation du Président est loin d’être fortuite, elle augure d’un prochain changement au sein de l’exécutif qui doit être délesté de ceux qui ne sont pas au diapason. De qui s’agit-il? On le saura dans les jours à venir puisqu’on se remet à parler encore d’un remaniement de l’équipe actuelle, après le 5 juillet. L’observation vaut également pour les walis qui ne sont pas dans la danse. Le deuxième est destiné à ceux qui ont la double nationalité. Le Président les a fustigés en faisant constater que ce phénomène n’existe nulle part ailleurs. «Quand la situation est bonne en Algérie, ils exhibent le passeport vert et quand ça ne va pas chez nous ils font valoir l’autre nationalité», s’indigne-t-il en disant ne pas comprendre que ce phénomène soit visible au niveau de certains hauts responsables de l’Etat qu’il n’a pas cités mais que tout le monde connaît. Enfin et pour rebondir sur l’actualité, notamment dans son versant sécuritaire, le président Bouteflika a évoqué le cas des terroristes qui ont bénéficié des dispositions de la Charte pour la réconciliation nationale. Tout en remerciant le peuple algérien pour la grandeur de son âme, en acceptant de tourner la page de la violence, mais pas la déchirer, le chef de l’Etat, et c’est nouveau dans son discours, dira que pour l’histoire, ces islamistes resteront des terroristes. Dernier aspect soulevé, celui de l’identité, une question sur laquelle le président Bouteflika a interpellé les jeunes, déplorant leur manque d’intérêt pour l’identité nationale dans ses diverses dimensions et leur fascination par l’Occident. Au passage, Bouteflika survolera encore une fois les relations avec la France, mais en termes très sereins. Ce qui peut se comprendre comme une volonté de la part de l’Algérie de remettre les choses à plat, après la vive polémique provoquée par la fameuse loi du 23 février qui fait l’éloge de la colonisation.


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