Discours contradictoires

Raouraoua et Halilhodzic ne parlent pas le même langage. Ils ne sont pas sur la même longueur d'onde. Ils tiennent des discours diamétralement opposés. Leurs violons ne sont pas accordés et ne le seront peut-être pas d'ici le coup d'envoi du mondial.Le premier responsable de la FAF, considère que la Belgique, la Russie et la Corée du Sud sont à notre portée et, partant, l'Algérie est en mesure d'accéder au très prisé second tour. «On aurait pu avoir pire, mais ce groupe nous convient», a-t-il lâché à l'issue du tirage au sort. Une déclaration emprunte d'optimisme et agrémentée d'espoir, voire même de conviction. Raouraoua n'est pas allé par trente six mille chemins pour afficher cet optimisme quand bien même les autres équipes de ce groupe ont aussi leur mot à dire. Le Bosniaque, en revanche, tient un tout autre discours, un peu moins rassurant. «Ils ne faut pas donner de faux espoirs au peuple algérien», a-t-il également déclaré quand il a pris connaissance de la composante du groupe H. N'est-ce pas là deux discours aux antipodes ' Pourtant, les deux hommes sont partis ensemble assister à cette fête brésilienne et côte à côte, ils ont attendu le verdict qui a fini par être prononcé mettant sur notre chemin, ces trois nations, au niveau incontestable. Mais l'un affiche un optimisme béat et l'autre, un scepticisme pas rassurant du tout. Il aurait été préférable qu'ils accordent leurs violons pour nous faire écouter le même air, fût-il pessimiste, au lieu de ce langage contradictoire qui ne laisse rien augurer de bon. Mais bon, maintenant que notre sort est fixé, on peut mettre ces discours de côté et attendre un autre verdict, plus important que ces discours. C'est celui du terrain, quand la machine se mettra en marche et ces discours laissés aux vestiaires. D'ici le mois de juin, serions-nous assez armés pour faire honneur au pays ' C'est la seule question qu'il faudrait désormais poser.