Algérie

Directions de l'Action sociale



Directions de l'Action sociale
Un message portant le sceau de l'urgence, envoyé ces derniers jours par le directeur général de l'agence de développement social aux 48 directeurs de wilayas de l'Action sociale (DASS), sème le doute dans les esprits et provoque le courroux des syndicalistes. Et pour cause, le contenu du message, portant le n° 461 et dont copie est en notre possession, demande aux responsables locaux des DASS à travers les 48 wilayas « de surseoir jusqu'à nouvel ordre au recrutement des cadres ADS chargés de la gestions des programmes et dispositifs d'insertion dans les directions locales de l'Action sociale ». Il n'en fallait pas plus aux syndicalistes pour monter au créneau et crier à l'abandon des accords conclus avec l'ex- DG de l'ADS, parti en retraite ces deux derniers mois et qui a, avant cela, honoré ses engagements et ses promesses en lançant cette opération de recrutement des jeunes à travers une note signée par ses soins le 25 mai dernier. « La note adressée par le nouveau DG demande la suspension de l'opération de recrutement qui avait été, pourtant, validée par l'ancien DG de l'ADS, avec l'ensemble des directeurs centraux concernés. L'opération devra toucher des dizaines de jeunes recrutés temporairement dans le cadre des programmes d'insertion sociale.Cela fait des années que ces jeunes attendent que leur tour vienne, mais en vain », s'insurgent des syndicalistes du Snapap du secteur de la Solidarité. Pour eux, il s'agit d'un reniement d'engagements moraux qui ne trouve aucune explication plausible, d'où leur crainte de voir l'Etat abandonner purement et simplement les jeunes primo demandeurs d'emploi. En tout cas, estime-t-on encore, « les motivations réelles du DG de l'ADS, à travers l'envoi de cette note d'annulation de recrutement des jeunes du filet social, demeurent totalement opaques ». Du côté de l'Agence de développement social, les responsables par intérim, qui gèrent uniquement « les affaires courantes » en l'absence des directeurs partis en congé annuel, « on ne sait rien » sur les tenants et aboutissants de cette note, se contentant seulement d'appliquer entièrement ses termes.Cependant, on ne manquera pas d'objecter qu'il s'agit seulement d'une suspension temporaire des recrutements dans le cadre du filet social. « La procédure de recrutement de ces cadres fera l'objet d'un examen dont les modalités seront arrêtées ultérieurement », rappelle-t-on dans ce contexte les termes le message adressé aux Directions de l'Action sociale.Chose qui suppose clairement que les pouvoirs publics s'apprêtent à engager des changements en matière de procédures et critères de recrutement dans ce cadre, qui obéiront désormais à de nouvelles orientations. Et il n'est pas exclu que ce changement d'attitude soit adopté après les mouvements de contestations initiés par les jeunes recrutés dans le cadre du filet social ou de contrats d'insertion professionnelle, lesquels ont exercé une pression justement sur les pouvoirs publics pour accéder en priorité à des contrats à durée indéterminée ou déterminée (CDI ou CDD) dans le cadre de l'ouverture de 140.000 postes budgétaires, recensés vacants au sein de l'administration publique particulièrement.Depuis quelque temps déjà, ni l'ANEM ni la DAS ne procèdent à des recrutements de jeunes diplômés universitaires au sein de la Fonction publique, vu l'état de saturation des effectifs à ce niveau. Il est possible qu'on réétudie les modalités de recrutement, et surtout de placement des jeunes dans des postes dont les titulaires doivent partir en retraite dans les prochaines années et où il faudrait recenser les besoins dans cette optique, comme l'a suggéré le Snapap lors de ses rencontres avec les responsables du ministère du Travail. « Pas moins de 59 % du 1,5 million de fonctionnaires partiront en retraite dans les dix prochaines années », affirme le secrétaire national chargé de l'organique au sein du Snapap, M. Layachi Belmili, soutenant dans ce sens qu'il faut bien combler les postes qu'on laissera vacants. Ce dernier reconnaîtra implicitement que la Fonction publique est saturée pour le moment et qu'il faudrait dans ce contexte chercher d'autres voies pour placer les jeunes diplômés universitaires, dans le secteur socioéconomique notamment.Ce dernier secteur, dominé par le privé, refuse obstinément de recruter des jeunes sans expérience et qui ne manqueraient pas de se transformer, selon des appréhensions ouvertement affichées par des chefs d'entreprises, « en problème très lourd à gérer à la fin des contrats, lorsqu'ils se mettront immanquablement à exiger leur insertion sous contrat CDI ou CDD ».




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