Un hommage a été rendu, jeudi, à la conteuse et interprète de chants traditionnels kabyles, «Ichwiqen», Djedjiga Bourai, par la direction de la culture de Tizi Ouzou, pour son rôle dans la préservation de ce patrimoine culturel immatériel.L'hommage rentre dans le cadre de la célébration de la Journée internationale de la langue maternelle (21 février) organisée en collaboration avec la direction locale de l'Education nationale et l'Inspection de la langue amazighe.
La directrice de la culture de Tizi Ouzou a rappelé, à cette occasion, le rôle de Mme Bouraï dans la préservation de Tamazight en tant que langue et culture par l'animation de nombreux ateliers de contes, des Ichwiqen et de récitals poétiques à Tizi Ouzou et dans d'autres wilayas.
Mme Bouraï, 58 ans, originaire de la commune de Yakourene, a gratifié les organisateurs de son hommage et l'assistance présente dans la salle des spectacles de la maison de la Culture Mouloud Mammeri, avec un Achewiq interprété d'une voix grave et chaude, rendant ainsi à son tour hommage à toutes les femmes, notamment ses aïeules qui lui ont transmis ce patrimoine immatériel qui véhicule une identité et une langue maternelle.
«J'ai dit à ma mère qui est une interprète de chants traditionnels que j'ai appris Achewiq lorsque j'étais encore dans son ventre», s'est-elle confié à l'APS pour exprimer sa relation ombilicale avec le chant et la poésie.
Elle a relevé encore que les chants, les poèmes et les contes l'ont accompagnée depuis sa tendre enfance jusqu'à devenir un vecteur et même une productrice de ce patrimoine, ayant composé elle-même plusieurs poèmes sur différentes situation de la vie quotidienne.
«Chez nous, la femme chante tout le temps seule ou en groupe, lorsqu'elle est heureuse comme dans les fêtes et rituels, lorsqu'elle berce son enfant, sur son chemin vers la fontaine, lors de la cueillette des olives et des travaux des champs.
La femme kabyle exprime sa fierté également par Achewiq, comme fut le cas pour la glorieuse guerre de Libération nationale», a-t-elle dit.
Quand elle est triste, la femme kabyle s'exprime également par le chant et aussi quand elle est touchée par la misère ou la perte d'un être cher, mais aussi quand elle ressent l'injustice, a ajouté la chanteuse.
Aujourd'hui, le rêve de Djedjiga Bouraï est d'éditer ses propres chants et poèmes ainsi que les chants traditionnels de sa région Yakourene.
A l'occasion de cet hommage, d'autres activités ont été organisées, dont la projection d'un film documentaire Tallit taqburt, une présentation d'une activité ancestrale «talezazt» (vannerie), et des activités artistiques (chorale, récitals poétiques, défilé de mode, achewiq) animés par des élèves du CEM Mouloud Feraoun du chef-lieu de la wilaya et plusieurs autres établissements moyens de Tizi Ouzou.
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Posté Le : 22/02/2020
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : APS
Source : www.elwatan.com