Algérie

"Dire la vérité aux Algériens sur la réalité de la crise"



Tout en jugeant "injustifiée" la répression en cours, le chef du MSP estime que la participation aux élections législatives n'est pas "en contradiction avec l'esprit du Hirak".Lors d'une conférence de presse animée hier à Alger pour dérouler son programme électoral, le président du MSP, Abderrezak Makri, a dénoncé "les arrestations" et les "atteintes aux libertés". Interrogé sur la situation politique du pays, Abderrezak Makri a rappelé que son parti a toujours dénoncé "les atteintes aux libertés".
Agacé par la récurrence de cette question, le chef islamiste a fini par déclarer "dénoncer toutes les arrestations arbitraires" et "les atteintes aux libertés". Malgré cette répression "injustifiée", Abderrezak Makri rappelle que la participation aux élections législatives n'est pas "en contradiction avec l'esprit du Hirak". "Le Hirak, sous sa forme actuelle, ne propose pas de solution. Par conséquent, la seule solution disponible est l'élection législative", a-t-il souligné tout en reconnaissant que "boycotter l'élection est un droit indiscutable".
Pour le reste, M. Makri a déroulé, durant plus de deux heures, les grands axes du programme de gouvernement si son parti venait à remporter une majorité aux législatives de juin prochain. Intitulé le "rêve algérien", il est axé essentiellement sur des propositions politiques et économiques.
Ainsi, Abderrezak Makri annonce d'emblée que si son parti remportait les élections législatives, il ne gouvernerait pas seul. "La première décision que nous prendrons sera de déclarer des mesures d'apaisement. Nous libérerons tous les détenus politiques, lèverons les restrictions sur les médias et laisserons la possibilité de créer des partis politiques ou des associations en toute liberté", a-t-il promis.
Puis, dans un deuxième temps, l'homme explique que son parti entend convoquer une conférence nationale pour un "dialogue inclusif, qui réunira les partis qui ont participé aux élections et ceux qui les ont boycottées". L'objectif étant, selon lui, de parvenir "de manière consensuelle à un gouvernement d'union nationale". Ce gouvernement, qui aura la tâche de s'atteler à "gérer la grave crise économique", commencera par "dire la vérité aux Algériens sur la réalité de la crise que connaît le pays". Pour Abderrezak Makri, cette étape politique est le prélude à l'application d'un programme économique qui permettra au pays "de se développer". Les propositions dans le domaine économique ne sont pas trop différentes des autres formations politiques, admet le chef islamiste. Mais il a notamment préconisé d'axer les efforts de l'Etat sur les secteurs de l'agriculture, de l'industrie et des services, notamment le tourisme.
"Nous nous engageons à faire de l'Algérie l'une des principales destinations touristiques de la région", qui conditionne la concrétisation de ce programme à la levée des contraintes bureaucratiques, la fin de la corruption et la transparence dans la gestion des affaires économiques.
Ali Boukhlef


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