Algérie

Dire... aux générations


Dire... aux générations
Mystères - Pourquoi Krim Belkacem a été tué dans une chambre d'hôtel en Allemagne et quel danger représentait-il pour le pouvoir. Pourquoi Khider a été éliminé en Espagne et quel secret gardait-il au point de gêner les commanditaires de son exécution.
Parce qu'elle a été violente et qu'elle a permis de faire recouvrer à l'Algérie sa souveraineté, sa légitimité et sa liberté confisqués pendant des siècles, la révolution de 1954 doit être traitée avec la plus grande prudence et la plus grande attention. D'abord parce que ses acteurs, du moins les plus en vue sont aujourd'hui vivants et qu'ils n'ont pas tout dit et ensuite parce que les souvenirs de quelques-uns d'entre eux sont défaillants.
Le temps est peut-être venu de rendre l'histoire à l'histoire et beaucoup l'ont compris sur le tard et c'est pourquoi nous assistons actuellement dans nos journaux à toutes sortes de contributions sous forme de déballage.
Tout est passé au crible dans ses colonnes, la «bleuite», le massacre de Melouza, l'exécution du colonel Chabani, son procès, les révélations sur la mort de Abane Ramdane, le coup d' Etat avorté du colonel Zbiri, le suicide du colonel Mendjeli, l'attentat manqué contre Boumediene et bien sûr le mystère qui a toujours entouré la mort du colonel Amirouche. Des langues commencent à se délier non pas pour dire la vérité mais leur vérité, fatalement partielle et forcément subjective.
Peu importe, les historiens devront se contenter du minerai en attendant de le dégager de sa gangue et de le passer au tamis. Ils devront rétablir la réalité des faits, quoi qu'il leur en coûte et rendre à César ce qui appartient à César. Un exemple entre autres : Pour l'histoire officielle le premier martyr de la révolution qui a été guillotiné est Ahmed Zabana. Il est mort sur l'échaffaud c'est vrai, mais le premier est un jeune fidaï de 16 ans originaire de Maghnia. Personne n'en parle et pourtant il faudra bien un jour le reconnaître officiellement.
Les archives sont là pour en témoigner. L'histoire qui sera écrite et nous l'espérons sans ménagement pour les susceptibilités politiques ou régionales devra également faire la lumière sur tous les assassinats commis après l'Indépendance et qui n'ont jamais été expliqués. Les générations qui nous succéderont ont besoin de savoir pourquoi Krim Belkacem a été tué dans une chambre d'hôtel en Allemagne et quel danger représentait-il pour le pouvoir. On devra leur dire pourquoi Khider a été éliminé en Espagne et quel secret gardait-il au point de géner les commanditaires de son exécution. On devra leur dire pourquoi le premier ministre des Affaires étrangères de l'Indépendance, Mohamed Khemisti, a été froidement abattu, pourquoi le ministre de l'Intérieur de Boumediene, Ahmed Medeghri s'est-il suicidé dans sa salle de bain. Et enfin pourquoi Kaïd Ahmed, le plus proche compagnon de Boumediene et membre influent du clan d'Oujda s'était enfui au Maroc pour être enterré plus tard dans le plus profond anonymat chez lui à Tiaret.
Précautions
Conscients de l'importance de leur histoire, les Allemands l'ont carrément imprimée sur microfilms et disques durs. Pour éviter qu'elle soit perdue et que leurs arrières arrières-petits enfants aient à la réécrire suite à un conflit nucléaire par exemple, ils ont enfoui tous ces documents dans un cylindre en acier trempé et imperméable à toute érosion. Ils ont ensuite enfoui ce cylindre, près de Berlin à 200 mètres de profondeur.
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)