Algérie

DimaJazz présent malgré les obstacles



En dépit de son institutionnalisation depuis 2007, cette manifestation internationale continue de recevoir de l'Etat des fonds insuffisants, ce qui lui a valu le titre de "festival le moins financé d'Algérie".Fondé par l'association Limma en 2003, le festival emblématique du Rocher constantinois DimaJazz, un rendez-vous international qui a su se démarquer par son genre musical comme par la qualité de ses affiches, a réussi le pari de la continuité malgré tous les contrecoups et les obstacles traversés, notamment durant ces cinq dernières années. En effet, en dépit de son institutionnalisation six ans après sa création, le festival international continue de recevoir de l'Etat des sommes insuffisantes, ce qui lui a valu le titre de "festival le moins financé d'Algérie". Mais de par sa persévérance, il a réussi quand même à tenir haut sa dragée qualitative. Les obstacles rencontrés par les organisateurs de cet événement commencent, selon M. Zohir Bouzid, commissaire du festival, en 2016 : "Les ennuis ont débuté en 2015, durant l'événement de ?Constantine, capitale de la culture arabe' et se sont poursuivis jusqu'à l'année d'après.
Nous avions pu organiser le festival sous d'énormes pressions, notamment de la part des responsables de l'ONCI." Et de poursuivre : "En 2017 nous avons appris que le festival serait annulé et ne figurerait même pas dans le programme des festivals. C'était une annulation pure et simple par le ministère de la Culture. Cette décision intervient suite à un oukase daté du 27 novembre, et qui s'est terminé par couper les vivres publics de ce festival. Malgré cela, nous nous sommes débrouillés avec le peu qu'il y avait dans la tirelire pour combler les pertes.
Dimajazz a été annulé en 2017, mais il n'est pas mort." L'annonce de la nouvelle de l'annulation de DimaJazz a été, rappelons-le, foudroyante pour des milliers d'entichés de jazz dans les quatre coins de l'Algérie qui se sont habitués à cette nostalgie que leur offre DimaJazz, avec lequel ils ont bâti un lien émotionnel et affectif.
"Après une longue année d'attente, les organisateurs ont réussi à faire revenir le festival considéré comme l'un des événements les plus attendus en Algérie, et aussi comme l'événement ritualisé qui rassemble les adorateurs de la musique jazz et les connaisseurs qui dégustent ce genre musical depuis ses débuts en 2003. Pour nous, DimaJazz est plus qu'un festival, c'est une expérience humaine.
Nous ne les laisserons pas tuer cet événement, nous continuerons à nous battre pour qu'il soit présent chaque année. DimaJazz reste un bon exemple de maturité et de continuité", affirme le compagnon du défunt Aziz Djemmam, un des membres fondateurs de l'association Limma qui a donné naissance à cette manifestation désormais inscrite dans l'agenda de l'Unesco. Cependant, M. Zohir Bouzid ne s'est pas prononcé sur l'éventuelle tenue de DimaJazz pour cette année en raison de la situation sanitaire dans le pays.
Le festival a su offrir à la ville de Constantine une universalité à travers une pléiade de musiciens, essentiellement de jazz, qui sont venus du monde entier, au pur bonheur de ses habitants, à l'instar de : Alain Caron, Bernard Allison, Sixun, Jean-Jacques Elangué, L. Subramaniam, Dhafer Youssef, Jean-Marie Ecay, Omar Sosa, Randy Brecker, Chucho Valdes, Alpha Blondy, Steve Coleman, Nguyên Lê, Oum, Billy Cobham, Boney Fields, Trilok Gurtu, Magic Malik... Et la liste est encore longue.

Inès Boukhalfa


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