Deux citoyens sont actuellement pris en otages dans les maquis autour de Tizi Ouzou par des groupes armés réclamant le paiement de fortes rançons. C'est la première fois que les bandes criminelles mènent en parallèle deux opérations de kidnapping dans un périmètre aussi réduit. Les terroristes ont atteint un niveau d'arrogance et de défi qui plonge la population locale dans une profonde inquiétude. La spirale des enlèvements ne retombe pas. Elle continue de balayer l'ensemble des localités de la région, faisant fi d'un dispositif de sécurité renforcé d'une manière significative depuis un an et demi. La multiplication des barrages de contrôle sur les routes et des cantonnements militaires a été perçue par la population comme une promesse d'un retour à la sécurité dans une région qui donnait l'impression d'être livrée à elle-même. Aujourd'hui, les citoyens, dans le désarroi, s'interrogent sur ce qui grippe cet énorme dispositif militaire qui n'arrive pas à pulvériser des poches criminelles réfugiées dans des maquis à quelques encablures des agglomérations.De simples citoyens peuvent être enlevés à leur domicile, comme à Boghni, il y a deux semaines, ou en plein jour, comme cela a été le cas à Beni Douala, plus récemment. Les acteurs de la vie économique dans la région, après s'être astreints à une vigilance maximale ces dernières années, s'interrogent sur la viabilité de leurs investissements à un moment où même leur survie personnelle n'est pas garantie. La sonnette d'alarme a été tirée à plusieurs reprises, sans que l'on assiste à des actions décisives visant à ramener un climat garantissant simplement le droit à la vie et à la circulation. Les déclarations publiques des autorités locales ou nationales en charge de la sécurité, à propos de la mise en place des unités d'élite dans la lutte contre la grande criminalité, n'ont pas été suivies d'effets sur le terrain. A telle enseigne que ce sont des villageois qui se sont mobilisés, ces derniers jours à Boghni, au sud de Tizi Ouzou, pour tenter de retrouver un vieil homme de 80 ans enlevé par des individus armés de kalachnikovs. En un seul après-midi de recherche dans le maquis, les villageois ont découvert de nombreuses casemates, contenant du matériel destiné à la fabrication d'engins explosifs. Un terrain occupé par les groupes armés et paraissant vierge de toute lutte antiterroriste. Cela n'a pas empêché le ministre de l'Intérieur d'annoncer, jeudi dernier, une « plus grande maîtrise de la situation », un avis nullement partagé par des citoyens vivant depuis des années sous un implacable diktat terroriste.
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Posté Le : 11/04/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : Djaffar Tamani
Source : www.elwatan.com