Algérie

Diktat des transporteurs privés et insouciance des autorités locales



La commune de Hassi Bounif se débat dans l’anarchie Les stations destinées aux moyens de transport de voyageurs squattées et transformées en aires marchandes et décharges sauvages, les habitants de Hassi Bounif ainsi que les transporteurs se trouvent dans une impasse. Selon nos sources, cette situation est davantage aggravée par l’absence de lignes pour desservir des quartiers comme Haï El Emir, Chahid Mahmoud et autres. Des souks et décharges à la place des stations Pour les déplacements de ses habitants à Oran-Dar Beïda, USTO, Haï Essabah et El-Hamri- ou encore à Gdyel, Boufatis et Hassi Ben Okba, la commune de Hassi Bounif dispose de plusieurs lignes. Cependant, la généralisation de l’anarchie et le non-respect des itinéraires font que des chaînes sans fin y sont très souvent observées avec leur lot de frictions et empoignades. Ainsi, agissant à leur guise, de nombreux transporteurs, affectés à la ligne Hassi Bounif - Dar Beïda ou USTO, préfèrent raccourcir le trajet et s’arrêter à Haï Essabah alors que d’autres refusent carrément d’entrer à Hassi Bounif chef-lieu de commune et font descendre les passagers à Sidi Maârouf ou au lieudit la «Guérite». De la sorte, ils gagnent du temps, effectuent plus de navettes et ramassent plus d’argent au détriment des usagers. Face à une telle situation, les usagers sont condamnés à poireauter pendant des heures ou se rabattre sur les vieux bus desservant la ligne «2» pour aller à El-Hamri tout en évitant l’USTO. Selon les usagers, les véhicules affectés à la ligne «2» sont vétustes et mettent un temps fou à parcourir le trajet. En effet, au lieu d’aller directement au lieu de destination, ils font d’innombrables détours en passant par Haï Essabah, puis USTO, El-Hamri et Dar Beïda. Ainsi, les citoyens estiment que cela leur fait perdre un temps précieux et leur impose des charges supplémentaires. Ceci se passe chaque matinée, c’est à dire, au moment où il n’y pas encore de barrages de contrôle et alors même que les travailleurs et étudiants devant rallier leurs lieux de travail ou d’études ont en le plus besoin. A ce sujet, on signale qu’à l’inverse des autres étudiants auxquels sont affectés 5 bus, ceux l’USTO ont été privés du transport universitaire sous prétexte qu’ils n’habitent pas loin de cette université. Injustement pénalisés, ces étudiants qui doivent dépenser chaque jour 40 dinars pour leurs déplacements, arrivent souvent en retard et doivent perdre un temps fou à guetter un moyen de transport. Toujours à propos de transport à Hassi Bounif, les stations sont squattées par les commerçants du circuit informel qui occupent le moindre espace où ils exposent à la vente fruits, légumes, poulets, vêtements et ustensiles. De même, pour ne pas être en reste, cordonniers et charretiers se sont également installés sur les lieux destinés aux moyens de transport de voyageurs. L’artère principale étant trop étroite, c’est l’anarchie et le laisser-aller. Un laisser-aller qui a encouragé les commerçants et charretiers à transformer la station en immense décharge et forcé les transporteurs à occuper une importante partie de la chaussée par où transitent des files ininterrompues de véhicules de tout tonnage. Pour régler le problème, les autorités locales ont réalisé, durant l’été dernier, une station pour les véhicules desservant Gdyel, Boufatis et Hassi Benokba alors que les autres lignes demeurent toujours sans aires de stationnement. Moyens de transport non agréés et Karsan inconfortables Selon nos sources, les propriétaires des véhicules «Karsan» desservant les quartiers Chahid Mahmoud et Emir Khaled exercent sans autorisation ni agrément. Pour combler le déficit constaté en matière de transport, des propriétaires de «Karsan» branlants, sans confort et pouvant constituer un danger pour la vie des usagers ont, de leur propre chef, affecté leurs véhicules sur ces lignes. Cependant, à chaque fois qu’un barrage routier leur est signalé, les conducteurs immobilisent les véhicules le temps que les gendarmes plient bagages et partent. Certaines fois, les barrages n’étant levés qu’en fin de journée, les usagers de ces véhicules doivent faire le restant du trajet à pied au risque d’être attaqués par les chiens errants et bandits. Approchés et invités à expliquer cette situation, de nombreux «transporteurs» nous ont déclaré avoir plusieurs fois déposé des dossiers pour la régularisation de leur situation mais en vain. Il en est de même des innombrables transporteurs communément appelés «clandestins» qui assurent la ligne Hassi Bounif-Sidi Chami. D’autre part, les conducteurs se plaignent de plus en plus de l’état des routes dont la situation s’est sérieusement dégradée au point qu’elles sont toutes parsemées de nids de poule, de cailloux et dépourvues de bitume. Ils se plaignent aussi des barrages de contrôle qui les exposent à la confiscation des documents de leurs véhicules et leur payer des amendes pour défaut d’agrément. «Pour éviter ces désagréments, nous empruntons d’autres itinéraires et faisons payer nos passagers 30 dinars au lieu des 15 convenus» essayent de se justifier ces transporteurs. Egalement concernés par la dégradation de la situation et des conditions d’exercice, les transporteurs desservant la ligne Hassi Bounif - Bir Djir, que cette anarchie dérange au plus haut point, se sont rabattus sur les trottoirs du marché de Hassi Bounif pour garer leurs véhicules à côtés d’immenses tas de détritus et au risque de se faire voler ou agresser. Ainsi donc, à Hassi Bounif, les citoyens se trouvent pris entre le diktat des transporteurs et l’insouciance des autorités locales. Khadra A.




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