Evocation : Digne consécration pour Mustapha Benzaza
Le choix de ce militant ne s’explique pas uniquement par ses fonctions à la tête du secrétariat de la pêche, mais participe d’un parcours personnel exemplaire, totalement dédié à l’Algérie et à sa jeunesse.
La réception d’un navire école du nom de Mustapha Benzaza, intervenue en ce début de semaine au niveau du port d’Alger, est venue consacrer un patriote exemplaire. Le navire, qui servira à la formation des marins pêcheurs dans le domaine particulier de la pêche à la senne, permettra de familiariser les gens de la mer avec les techniques les plus modernes. Le choix de ce militant ne s’explique pas uniquement par ses fonctions à la tête du secrétariat de la pêche, mais participe d’un parcours personnel exemplaire, totalement dédié à l’Algérie et à sa jeunesse. Qui est donc Mustapha Benzaza ? Disparu trop jeune pour les siens et trop tôt pour son pays, ce juste parmi les justes n’aura rien fait d’autre que de passer le flambeau du patriotisme entre les générations. En le baptisant au nom de Si Mustafa, ces descendants des fiers samouraïs et des redoutables dynasties ont participé de manière tangible à la réhabilitation d’un jeune et dynamique militant de la cause nationale, qui préféra se détourner de ses études pour le combat libérateur. Fidaï dans sa ville natale, aux côté de son frère Hadj Benabadallah, il sera appelé, une fois l’indépendance acquise, à s’occuper du centre d’aération des pupilles de la nation, non loin de Aïn Nouissy, fief de la grande famille des Benzaza. Il était alors le directeur des hôpitaux auprès du ministère de la Santé. Grâce à des études de pharmacie qu’il complètera par une licence en droit, il sera tour à tour sous-préfet de Tighennif et de Relizane, puis wali de Laghouat et de Jijel.
Favoriser les échanges scientifiques
C’est en compagnie de Kasdi Merbah, alors ministre de l’Agriculture, qu’il sera nommé au Secrétariat d’Etat à la Pêche, qu’il troquera avec beaucoup de regret contre le portefeuille des PTT. Là encore, il excellera en faisant appel au « know –how » japonais et à la technologie Suédoise. L’Algérie lui doit le téléphone numérique et la fibre optique, qui donneront au pays une longueur d’avance sur le reste de l’Afrique et du monde Arabe. Convaincu que seule la formation pouvait aider le pays à rejoindre le concert des nations en mutation, il n’aura de cesse de favoriser les échanges scientifiques avec tous les pays amis. Ambassadeur dans les pays nordiques, avec siège à Stockholm, il fera sensation, notamment en suivant de près la petite communauté d’étudiants algériens. De retour au pays, alors qu’on l’attendait à un poste en rapport avec ses compétences et ses qualités humaines, il aura préféré troquer le confort artificiel d’Alger contre le retour sur la terre des ancêtres qu’il contribuera à fertiliser de sa sueur. Né à Mostaganem le 11 mars 1940, il décèdera fort prématurément à Aïn Nouissy, le 20 octobre 2003. Intelligent, humble jusqu’à l’effacement, Mustafa Benzaza avait un rêve, offrir à la jeunesse des raisons d’espérer et les préparer à relever tous les défis humains. Ce navire école aura la redoutable tâche de transformer ce rêve en réalité. Que la jeunesse d’ici et d’ailleurs en prenne de la graine et la pêche n’en sera que miraculeuse. Réceptionné le 2 février dernier au port d’Alger, le navire de 22 mètres devrait mettre le cap sur Mostaganem où les amis, la famille et les élèves du lycée Benzaza de Kharrouba lui préparent un accueil digne et solennel.
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Posté Le : 06/02/2008
Posté par : ouillis
Ecrit par : Ali Tlemçani
Source : www.elwatan.com/spip.php?page=article&id_article=86490