? L'instabilité des médecins spécialistes affectés dans des structures hospitalières des régions du Sud et des Hauts Plateaux ainsi que le déficit enregistré en matière de personnel médical demeurent une question qui préoccupe les pouvoirs publics, mais aussi les professionnels de la santé. Le ministre de la Santé, Abdelhak Saïhi, avait révélé tout récemment la signature de contrats de 6 ans avec des médecins spécialistes nouvellement diplômés pour exercer dans les wilayas du Sud, dans le but de lutter contre le déficit en matière de personnels sanitaires. M. Saïhi avait même précisé que « des contrats d'une durée de six (6) ans ont été signés avec l'ensemble des médecins spécialistes, gradués en janvier 2023 (au nombre de 143), pour travailler dans le secteur public au niveau des wilayas du Sud ». « Cette mesure, a-t-il ajouté, concerne les médecins spécialistes dont le nombre annuel oscille entre 143 et 150 ».Contacté par nos soins, Mohamed Yousfi, président du Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique (SNPSSP), a préféré parler des mesures incitatives au profit des spécialistes et du personnel médical exerçant dans le Sud et les Hauts Plateaux, dont la concrétisation est toujours dans l'attente.
Et d'affirmer que le président Abdelmadjid Tebboune s'était engagé à revoir la situation salariale et sociale des médecins spécialistes qui souhaitent travailler dans le sud du pays ainsi que le statut particulier des spécialistes, et ce en 2020, un engagement réitéré en 2021.
Dr Yousfi a précisé que le chef de l'Etat avait donné des instructions pour la mise en place de mesures incitatives au profit du personnel soignant en vue d'abroger le service civil.
Le président du SNPSSP a affirmé que le syndicat avait pris acte et il avait même salué la décision du président de la République. Mais, regrette-t-il, ces mesures n'arrivent toujours pas à voir le jour. Pourtant, précise-t-il, le SNPSSP a frappé à toutes les portes, saisissant différentes instances pour la concrétisation effective et si attendue de ces mesures. Seules capables d'encourager les médecins spécialistes à se maintenir à leurs postes dans le Sud et dans les Hauts Plateaux. Il dira que son syndicat a adressé une lettre ouverte au président de la République et ses membres ont été reçus à la Présidence. Le statut particulier et les mesures incitatives étaient au centre des discussions, ajoute le Dr Yousfi. Et de souligner que son syndicat avait également saisi le président de l'APN, et les responsables du syndicat ont été reçus en juillet 2022 au Parlement. Sans parler des missives, dit-il, adressées au ministère de la Santé et au Premier ministère. Mais, regrette-t-il, aucune avancée n'a été constatée notamment par rapport aux mesures incitatives, « rien n'a été concrétisé alors que la saignée se poursuit dans le secteur de la santé, des médecins spécialistes continuent à quitter le secteur public et se dirigent vers le secteur privé et à l'étranger, au moment où on a tellement besoin de nos compétences, notamment dans le sud du pays », regrette-t-il.
Il relativise en affirmant que la seule mesure qui a été appliquée jusque-là est celle relative à la signature d'une convention avec le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique permettant aux médecins généralistes ayant accompli les cinq années de service civil au niveau des régions du Sud d'accéder à la formation en médecine spécialisée. Et ce, sans passer le concours. Dans le but de maintenir ces médecins sur place. Dr Yousfi a précisé que cette mesure a été effectivement concrétisée et la première sortie de promotion est prévue cette année (2023).
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Posté Le : 18/04/2023
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : M Aziza
Source : www.lequotidien-oran.com