Constat - Les cours de soutien scolaire sont dispensés dans une anarchie totale. Une activité «illégale» à la peau dure...Aucune réglementation n'est mise en place pour déterminer les droits et les devoirs des deux parties (élèves et enseignants), ni les modalités d'organisation de cet enseignement parallèle et très lucratif. Le ministère de l'Education a tenté, au début de cette année scolaire, de juguler l'expansion démesurée de ce phénomène, mais il a fini par baisser les bras.Le premier responsable du secteur, Abdellatif Baba Ahmed, a annoncé, le 13 octobre 2013, qu'une circulaire ministérielle avait été élaborée pour «interdire les cours de soutien privés et payants aux élèves».La circulaire en question vise, avait-il expliqué, à «sensibiliser les enseignants sur les conséquences néfastes engendrées par le fait d'obliger leurs élèves à prendre des cours de soutien chez eux contre une somme d'argent».Une explication qui a déjà donné l'impression que l'interdiction pure et simple de ce business était difficile à réaliser, puisque le ministère semble davantage tabler sur la «sensibilisation» que sur l'interdiction.Dans ce sillage, M. Baba Ahmed a souligné que «des efforts sont déployés pour encourager les enseignants bénévoles à animer des cours de soutien à titre gratuit au-delà de 17 heures dans les établissements scolaires publics».Quelques semaines plus tard, c'est au tour du directeur de l'enseignement fondamental au ministère, Brahim Abassi, de déclarer, à la radio nationale, que le ministère de l'Education «est décidé à agir en interdisant cette activité d'appoint à l'enseignement scolaire», qualifiant les cours de soutien d'«activité lucrative, illégale et qui n'aide pas à l'amélioration du rendement scolaire des élèves». La famille éducative nationale, notamment les parents d'élèves soumis au «racket» des enseignants, s'attendaient à une application imminente et rigoureuse des engagements du ministère.Mais, leurs espoirs se sont vite évanouis et le discours s'est avéré creux devant la «peau dure» de ce commerce juteux. Le 16 janvier 2014, M. Baba Ahmed a, lors de ses réponses aux députés de l'Assemblée populaire nationale (APN), estimé que «seul le dialogue peut endiguer ce problème qui touche à la crédibilité de l'enseignant et au principe de la gratuité de l'enseignement en Algérie»... Le même responsable ne s'est pas, du reste, privé de faire un commentaire sur la situation. «Cela prouve aussi qu'il y a un manque de rigueur dans l'enseignement public, qui contraint presque tous les élèves à suivre ces cours», a-t-il affirmé.En l'espace de trois mois, la tutelle a fait part de son incapacité à mettre un terme aux cours de soutien scolaire et a fini par lâcher prise.«Il est inconcevable que les pouvoirs publics qualifient les cours de soutien d'activité illégale et échouent à son éradication.Où est l'autorité de l'Etat ' Ces enseignants sont-ils aussi puissants au point de défier leur tutelle '...», s'interrogent des parents d'élèves. Tout comme le commerce informel, toujours présent dans les moindres coins et recoins des villes, l'enseignement parallèle continue à s'enraciner en toute impunité.
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Posté Le : 02/02/2014
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : A H
Source : www.infosoir.com