Didouche Mourad : Le ras-le-bol des habitants de Oued Lahdjar

Les habitants de la cité Oued Lahdjar, dans la commune de Didouche Mourad, viennent de tirer la sonnette d'alarme criant leur ras-le-bol. Avec à leur tête le vice-président de la coordination du mouvement associatif, M. Ayachi Mohamed, ils se sont présentés à notre bureau pour nous relater la peine qu'ils vivent «dans une cité carrément mise en quarantaine par la municipalité».

M. Ayachi, parlant au nom du collectif des résidents, dit «vouloir assumer toutes les déclarations faites de vive voix. En tant que citoyen et électeur résidant dans la commune de Didouche Mourad, dit-il, il m'appartient de défendre ce site dans lequel je réside depuis plus d'une dizaine d'années et dénoncer l'état d'abandon dans lequel il a été confiné par une APC qui, selon toute vraisemblance, ne veut pas le traiter sur le même pied d'égalité que les autres citoyens de la commune».

Et de citer «parmi les problèmes dont souffre notre cité, celui du transport constitue le point noir, car la plupart des travailleurs de la cité exercent à Constantine et ils sont obligés d'emprunter deux bus pour se rendre à leur travail. Eté comme hiver, il est très pénible pour nous de trouver un moyen de locomotion à partir du site. Pourtant la commune dispose de plus de 50 taxis mais aucune station n'a été aménagée et nous sommes contraints de descendre à pied jusqu'au village, deux kilomètres plus loin, pour trouver un taxi. Il y a deux mois de ça, dit-il, au cours d'une émission radiophonique, les responsables de l'APC s'étaient engagés publiquement à régler tous les problèmes dont souffrait Oued Lahdjar, notamment le transport, l'assainissement, la voirie, l'éclairage public, les espaces verts, les aires de jeux pour nos enfants, etc. mais jusqu'à présent ces promesses sont restées lettre morte.»

M. Ayachi ajoute que des citoyens qui se sont plaints au maire des éleveurs de bétail dont les bêtes ont envahi la cité et y circulent librement, «ont été éconduits». «Les habitants de notre cité semblent être des envahisseurs auxquels il ne faut apporter aucune aide !», affirme-t-il en faisant appel à cet exemple pour étayer ses dires: «Dernièrement, la cité a manqué d'eau durant 7 jours et l'APC n'a pas daigné lever le petit doigt pour envoyer une citerne d'eau afin d'étancher la soif des habitants.» «Aujourd'hui, nous lançons un dernier appel afin de mettre un terme à cette situation qu'endurent non seulement les habitants de la cité de Oued Lahdjar, mais aussi ceux de Kef Salah et d'autres endroits. Nous demandons en priorité de régler l'épineux problème du transport».

La version du président de l'APC de Didouche Mourad, M. Boucheham que nous avons contacté, est sensiblement différente de celle des représentants des associations. Pour le maire, la cité de Oued Lahdjar fait «l'objet d'un soin particulier» de la part de l'APC qui lui a réservé tout un programme, que ce soit sur le plan du transport, de l'éclairage ou de l'hygiène. «Nous avions prévu que le transport se fasse directement de Oued Lahdjar vers Constantine, dira le maire, mais le directeur du transport a une autre façon de voir les choses et cette question échappe à la compétence de l'APC. Mais nous allons quand même revenir à la charge parce que nous sommes convaincus que notre projet est le bon», affirme-t-il.

Le maire a tenu à ajouter que lui-même habite à Oued Lahdjar et que, de ce fait, l'accusation selon laquelle ce bourg est mis en quarantaine est totalement infondée. Pour le bétail, le propriétaire concerné a été appelé à l'APC et invité à retenir ses bêtes. Il conclut par un appel aux responsables des associations pour les inviter à se rapprocher de l'APC pour mener des programmes communs dans le cadre du développement de la commune.