En Algérie, tout le monde s'accorde à dire, que sous le soleil del'indépendance, l'Etat a consenti des efforts considérables et injecté beaucoupd'argent sur le plan des infrastructures, des équipements et de la formationdans le secteur de la Santé publique, à la nuance près que cette prodigalitén'a jamais entraîné, vraiment, de grandes réformes, si nécessaires, et pourtantlongtemps reportées, sine die, par les «décideurs» politiques successifs,jusqu'à donner naissance, ces dernières années, à une véritable et gravesituation de crise. Celle-ci, dont le diagnostic aujourd'hui est établi par lesresponsables mêmes du secteur, s' est longtemps déclinée, en tous cas, entermes de paupérisation des structures et de la qualité des soins, decloisonnement des composantes de la santé, une déshumanisation des moyens deprise en charge du malade, des coûts de fonctionnement exponentiels, unedisparité sur le plan des moyens et des ressources humaines, selon les régions,une inadaptation des statuts des établissements de santé, un départ massif despraticiens vers le secteur privé à partir des structures publiques, etc...L'inventaire des dysfonctionnements en tous genres étant bien long, et enattendant la refondation totale du système de santé algérien, dont la mue estannoncée, c'est l'opération de réorganisation structurelle actuellement encours, qui va, dit-on, consacrer une politique neuve, articulée autour de laproximité des soins et de la prévention.En vérité, à Constantine en matière de santé publique, c'est l'opérationde transfert de l'hôpital militaire de Didouche Mourad, vers le secteur public,dont le décret exécutif portant création, organisation, et fonctionnement à étépublié dans le journal officiel de ce mois de juillet 2007, avec le statutd'établissement hospitalier, qui fait franchement l'événement.Et pour cause ! Constantine, dont les structures sanitaires sontasphyxiées, par une demande exponentielle, comme c'est le cas, il est vrai, detoutes les grandes villes du polygone, hérite d'un véritable paquet cadeau,étant entendu que c'est une structure d'hospitalisation de 240 lits,opérationnelle et parfaitement équipée qui vient s'ajouter au «maillage dusystème de soins», qui est entrain de se mettre en place. Comme nous leconfirme, pour les besoins de la cause, le directeur de la Santé, M. Damèche,trop content de compter les «ratios» favorables de la wilaya, en termes decapacité d'hospitalisation, qui sont actuellement de 2.759 lits, soit 3 litspour mille habitants, de ressources humaines toutes spécialités confondues,d'équipements, induits par le changement de statut de tutelle, du désormaisex-hôpital militaire de Didouche Mourad. «C'est une valeur ajoutée importante»qui vient renforcer d'un coup les capacités de prise en charge des malades,dans la wilaya, avec des services et des équipements opérationnels de dialyse,de chirurgie générale et dentaire, des blocs opératoires, d'un scanner, d'unebanque de sang, etc... », souligne-t-il. La mission dévolue au nouvelétablissement hospitalier de Didouche Mourad, indique-t-on, constitue, eneffet, à elle seule, un acquis d'une extrême importance, étant entendu quecelui-ci va assurer la couverture d'un «bassin de population», de toutes lescommunes avoisinantes, allant de Hamma Bouziane jusqu'à Zighoud Youcef, de prèsde 130.000 habitants, en plus des transferts en provenance des wilayaslimitrophes. Dans l'organigramme «pyramidale» du système de soins hiérarchisé quiest en train de se mettre en place, nous dit-on, dans la wilaya,l'établissement hospitalier de Didouche Mourad a pour vocation d'être unestructure intermédiaire - comme c'est le cas des hôpitaux généralistes (ex:sièges des secteurs sanitaires), et des EPH, et EHS - entre les structureslégères de proximité, les polycliniques qui font de la prévention, et le CHU,désormais un lieu privilégié, dédié aux soins hautement spécialisés et àl'enseignement de la médecine. Concernant le tableau des effectifs, c'est unavantage probant qui est attendu, avec non seulement la dotation del'établissement hospitalier de Didouche Mourad, de postes budgétaires dans denombreuses spécialités, mais aussi grâce au redéploiement local des personnels.Pour l'heure, et en attendant le transfert définitif de l'établissement,qui sera effectif vers le mois d'octobre, semble-t-il, ou au plus tard à la finde l'année, les travaux de réhabilitation, en maçonnerie, peinture, plomberieetc... de la structure par la direction de la Santé de l' ANP, vont bon train,avec pour objectif méritoire, de remettre au secteur sanitaire de Constantine,un hôpital refait à neuf.
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Posté Le : 26/07/2007
Posté par : sofiane
Ecrit par : K Ben
Source : www.lequotidien-oran.com