Didier Ratsiraka, un ami de l'Algérie s'en va

Madagascar a consacré une journée de deuil national, hier lundi, à l'ancien Président malgache, l'amiral Didier Ratsiraka, décédé le 28 mars à Antananarivo à l'âge de 84 ans.Son inhumation est prévue au Mausolée de la capitale malgache, avec funérailles nationales. Il était surnommé « l'Amiral rouge », en raison de sa politique socialiste. Il avait été hospitalisé en début de semaine pour une grippe. Vingt ans de pouvoir soldés par un long exil en France, l'ex-Président de Madagascar était un ardent militant anticolonial.
Didier Ratsiraka a été Président de 1975 à 1991, puis de 1997 à 2002. «Les Malagasy (Malgaches) ont perdu un illustre patriote», a déclaré l'actuel Président, Andry Rajoelina, sur Twitter. Les raisons de son décès seraient liées au Covid-19.
Madagascar est en proie à une deuxième vague de la pandémie de coronavirus, et l'arrivée du variant sud-africain réputé plus contagieux. Instigateur de la «révolution socialiste malgache», qu'il a décrite dans son propre Petit livre rouge, panafricaniste, tiers-mondiste, ce proche de Houari Boumediène et Fidel Castro laisse en héritage une «malgachisation» de l'enseignement et du nom des villes sur la grande île.
En août 1991, des milliers de personnes marchent sur le palais présidentiel et réclament son départ. Il est obligé d'accepter la transition libérale réclamée par son opposant de l'époque, Albert Zafy, qui lui succédera à la tête de l'Etat. Mais l'ancien officier de marine, sorti de l'Ecole navale de Brest, en France, reviendra au pouvoir par les urnes en 1997.
R. I.