Algérie

Diar Errahma souffre d’une grande pression


«Des malades mentaux parmi les pensionnaires» Le centre d’accueil de Diar Errahma à Misserghine a connu une très grande affluence de personnes sans domicile fixe, pendant ce mois de Ramadhan. De toute évidence, la raison principale de cette affluence est de pouvoir s’assurer le repas de la rupture du jeûne et un toit, en attendant des jours meilleurs. Une équipe du journal s’est rendue à ce centre pour s’enquérir des conditions d’accueil et de prise en charge des personnes qui y résident. Première donnée, cette structure n’accueille pas uniquement les personnes en difficulté sociale, mais également les handicapés mentaux. Concernant la restauration pendant ce mois sacré, l’un des responsables de cette structure affirme que le nombre des repas est estimé à une centaine par jour, au prix de 100 dinars l’unité. Des repas, riches en qualité, servis spécialement pendant le mois de ramadan ont nécessité une nette augmentation du budget. Concernant ce sujet, l’un des cuisiniers de ce centre nous explique qu’en plus des subventions financières directes assurées par le ministère de la solidarité au profit de cette structure, de nombreux bienfaiteurs privés font des dons considérables contribuant ainsi à une meilleure prise en charge de ces délaissés sociaux. Il faut savoir que les résidents de ce centre ne sont pas tous originaires de la wilaya d’Oran, mais une bonne partie des personnes qui y sont hébergées arrivent d’autres wilayas. «Ils sont plus de 249 personnes à transiter par ce centre et à bénéficier de ses services, notamment, la prise en charge médico-psychologique», nous dira notre interlocuteur, qui précise qu’actuellement leur nombre est de 152 dont 53 femmes. La plupart d’entre eux présentent des cas de danger moral, des difficultés ou de rejets sociaux. A ce sujet, le directeur des Diar Errahma explique que le centre accueille de plus en plus de «vagabonds» et de SDF qui arrivent d’autres régions du pays. «Depuis 2003, il a été enregistré 941 cas au niveau du centre et en 2005, il fut accueilli près de 449 SDF», nous dit-on. Malgré cela, l’encadrement du centre a réussi la réintégration sociale de 577 d’entre eux, durant trois mois seulement. Pour ce qui est des handicapés mentaux, le directeur explique que la circulaire ministérielle est claire, là-dessus et les textes réglementaires régissant cette structure précisent clairement que cette dernière est mise en place pour accueillir des personnes sans abris et celles en difficultés sociales extrêmes et non pas des malades mentaux. «Il n’empêche que le centre ouvre actuellement ses portes même aux malades mentaux, ajoute notre interlocuteur, ce qui confronte son fonctionnement et sa gestion à de nombreuses difficultés». L’encadrement chargé de s’occuper de ces personnes se voit, parfois, forcé de gérer des situations extrêmement difficiles lorsqu’il s’agit des cas de malades hystériques, malades mentaux et même des toxicomanes. «Plusieurs de nos encadreurs ont été eux-mêmes victimes d’actes de violence et d’agression de la part de certains résidents». «C’est pourquoi, précise le premier responsable du centre, cette catégorie de résidents est soumise à une prise en charge médico-psychologique rigoureuse et un suivi permanent et pour cela, l’établissement a été doté d’une équipe de permanence médicale. Quant aux activités socioculturelles organisées habituellement pendant le mois sacré, l’on croit savoir que les résidents du centre n’ont pas été oubliés et profitent, eux aussi, à l’instar de leurs concitoyens, des animations artistiques des soirées ramadanesques. A une question de savoir si les autres établissements à caractère social ou médical, se montraient aussi coopératifs avec la direction des Diar Errahma pour ce qui est de la prise en charge de leur résidents en cas de nécessité, un des médecins du centre se dit, «Désolé, mais ce n’est guère le cas». Il affirme que les services de certains établissements de santé publique dont le CHU, n’affichent aucune prédisposition à prêter assistance à ces résidents quand ils sont admis à leur niveau. B. Sakina / S.A.
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