«Le plus difficile dans l'art du dialogue ce n'est pas de parler, c'est d'apprendre à écouter». Jean-Marie Petitclerc.
Cinquante ans après, on ne peut s'empêcher d'encore sourire aux sorties intempestives de confrères en mal d'inspiration. Cela revient comme un leitmotiv rythmant les changements de gouvernement et de majorité dans le pouvoir français. On croit toujours au même rêve: «Une nouvelle page se tourne» «Accords en vue entre Alger et Paris»... Et je passe sur toutes les formules qui prédisent une prochaine ouverture au dialogue, une recherche d'apaisement dans les relations tourmentées de deux pays qui se fréquentent depuis l'évangélisation de la Gaule par des prêtres berbères. On n'oubliera pas non plus «les occasions manquées» ou «ratées» selon que l'auteur de l'article est soit tireur d'élite ou enclin à la mécanique. On nous a si souvent chanté l'air de cette «haine qui ressemble à l'amour» et qui illustre si bien l'attraction, répulsion qui anime deux protagonistes qui ont tout pour s'entendre sauf les dirigeants qui se doivent d'être au moment qu'il faut, à la place qu'il faut. Et je n'oublierai pas non plus la venue d'un homme providentiel qui fera tourner la page de cette histoire déchiquetée par des intérêts égoïstes: au premier accroc, l'homme de toutes les illusions devient l'homme de l'incompréhension qui ouvre la porte à une autre occasion ratée. Mais mon Dieu, que demande le peuple algérien qui est souvent absent des préoccupations de ceux qui sont chargés de mettre l'histoire à jour' Il ne demande qu'une chose, la seule chose qui peut donner suite à tous les arrangements et à tous les marchandages qui se font et se sont faits au-dessus de sa tête: des excuses. Rien que des excuses. Un petit mot d'excuse pour que la France de Vercingétorix se mette au diapason de l'Algérie de Jugurtha. Bon sang de bonsoir, ce ne sont pas les Algériens qui ont demandé aux Français de les libérer du joug féodal de la Sublime Porte et d'installer des esclavagistes dans les riches plaines du Nord comme du Centre. Pas plus que ces indigènes n'ont demandé à «leurs sauveurs» de squatter ce pays pendant plus d'un siècle, en y semant les graines de la Fitna et de la civilisation occidentale.
Non, il n'y a pas eu d'amour: la preuve, c'est qu'une fois que la messe de la décolonisation a été dite, les rideaux de fer se sont remis en place, mettant les populations respectives en proie à des nostalgies douteuses.
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Posté Le : 18/07/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Selim M'SILI
Source : www.lexpressiondz.com